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dimanche 25 novembre 2012

Archive de la Semaine: Blondie - Eat to the Beat (1979)


Formellement, l’affaire Blondie est entendue depuis bien longtemps. Une blonde magnétique comme jamais –qui chante comme une chanteuse soul, avec la gorge chaude- entourée d’une poignée de geeks avant l’heure tout à leur affaire de jouer du reggae et du punk en se prenant tous pour Bryan Ferry. L’amour fou et éconduit de Jeffrey Lee Pierce (Gun Club) développe un phrasé marquant aussi à l’aise dans le rap que dans  le punk ou la pop mielleuse. Les musiciens, menés par le chef d’orchestre Chris Stein assurant avec le même plaisir la défense de tous ces genres abordés.



La seule question persistante à propos de ce groupe repose sur le paradoxe offert par une image, on ne peut plus propre qui habille des propos parfois cinglants voire sales.
Musicalement Eat to the Beat qui sort en 1979 est le parfait décalque de Parallel Lines de 1978 – 3iè plaque du combo new-yorkais-.  Ce dernier effort eut été parfait, si le single rigolo « Atomic » y avait trouvé sa place. Un riff de guitare pareil en attaque valait-il l’effort d’un album ?


En fait, Eat to the Beat est l’album idéal pour entrer dans l’univers de Blondie. Un titre comme « Victor » pousse le groupe dans les sillons d’un heavy-rock épique cinglant pour une ambiance que ne renierait pas Epica ou Within Temptation (sic).  Grand écart assumé avec  un titre comme « Sound a Sleep » perle sucrée complétement dispensable qui fera les beaux jours des musiques de 16h30 durant toutes les eighties. Pour ceux qui doutent, Blondie aime le punk autant pour l’énergie que pour le propos social. «Leaving in the real world » en terminus met les pendules à l’heure.  
 Présentée souvent comme le pendant américain de la new-wave anglaise, la musique de Blondie brasse une flopée de genres avec une aisance déconcertante. Le Reggae, la Pop sucrée, le punk rageur, le rock lourd, ou encore la disco. Le groupe a une personnalité multiple et pourtant immédiatement reconnaissable. En 1978, ils reprenaient le « Ring of Fire » de l’homme en noir avec une gouaille toute sudiste, sans frémir. Debbie Harry, n’est pas le genre de fille à avoir froid aux yeux.  Pendant la période d’enregistrement, elle s’est retrouvée un soir –selon ses dires-  attablée puis raccompagnée en voiture par Ted Bundy.  Elle reconnaîtra le serial-killer en le voyant par la suite à la télévision pour son arrestation.


Sur cet album, un titre comme « The Hardest Part » ouvre la voie au groove froid pour un David Bowie qu’il reproduira  par exemple dans « Fashion ». « Shayla » est un titre emblématique de la force des textes de Debbie Harry pour dépeindre le contenu social, bien sûr, appuyé par une musique sucrée, juste avant  le titre éponyme qui est un glaviot punk radical (avec harmonica !). Pour terminer la revue des titres (hits !) contenus dans cet opus, il nous faut nous arrêter sur le sombre « Accidents never happen », titre marquant, entêtant.
Finalement « Atomic » aurait pu se trouver sur Parallel Lines, cela aurait renforcé encore l’impact de cet album classique parmi les classiques.


"Accidents never happen"

Tracklist : Dreaming- The Hardest Part – Union City Blue –Shayla – Eat to the Beat – Accidents never happen – Die young Stay Pretty – Slow Motion – Atomic – Sound a Sleep – Victor – Leaving in the real world



Album de la Semaine : The Jim Jones Revue - The Savage Heart


The Jim Jones Revue - The Savage Heart


Interview de The Jim Jones Revue, par Olivier Kalousdian de Sound of Violence

Un quintet qui joue du rockabilly revisité sur des instruments spécialement fabriqués pour eux à cause des coups qu'il doivent encaisser, ça décoiffe, même les gominés ! Cinq garçons dans le vent, bien malgré eux, d'une mode qui nous impose le vintage et les fifties quand ceux-ci ont toujours vécu avec, ça attise la curiosité des puristes. Des décibels comme s'il en pleuvait, un chanteur à la limite de la rupture dans ses vocalises et une aura médiatique comme une traînée de poudre à canon en seulement trois ans... tel est le cocktail que distillent The Jim Jones Revue dans un style qui n'appartient vraiment qu'à eux !

Vous venez de terminer une série de concerts et de festivals en Europe et en France cet été, comment ça s'est passé ?

Jim : Super ! Cela a toujours été un plaisir pour nous de venir jouer en France. Nous avons aussi un concert prévu ici, à Paris, le 28 novembre, à la Maroquinerie.

La mode, qu'elle soit vestimentaire ou musicale, nous ramène, depuis un an ou deux vers le vintage et les fifties. Ça vous amuse de voir cela ? Que pensez vous de cet épiphénomène ?

Jim : Nous n'en pensons absolument rien !
Rupert : Nous avons toujours aimé cette période et tout ce qui va avec, et cela depuis vingt ans au moins. Certains veulent se réapproprier cette période pour des raisons de mode ou de marketing, soit... Nous parlions, juste avant ton arrivée, des influences nouvelles de ce nouvel album, The Savage Heart et on nous demandait d'où elles venaient. Elles viennent toujours de la même époque, mais nous les regardons, aujourd'hui, avec un autre angle. Une chose de valeur reste une chose de valeur et une autre sans intérêt aura du mal à en procurer, même avec le temps... À propos de cette mode, comme toujours, les gens en font trop et cela n'a plus rien de vrai.
Jim : Il y a eu les fifties bien sûr, mais les années trente nous influencent aussi beaucoup avec une musique très axée sur le son de piano qu'Henri aime particulièrement et une mode qui mériteraient le détour. Nous ne nous sommes jamais focalisés uniquement sur années 50.

Jim, tu as joué dans quelques groupes avant The Jim Jones Revue : Thee Hypnotics, Black Moses... Quand as-tu réellement démarré ta carrière de musicien ?

Jim : J'ai joué mon premier concert à l'âge de quatorze ans dans un groupe appelé Voodoo Jive. Nous faisions des reprises de Ziggy Stardust, du Johnny Thunder & The Heartbreakers et des chansons de Jimmy Hendrix. C'était sûrement mauvais, mais ce fut ma première vraie motivation pour devenir musicien. Depuis, la musique a pris une importance grandissante dans ma vie. Et même si, aujourd'hui, je suis toujours dans un processus d'apprentissage, je pense que The Jim Jones Revue a une ambition bien définie et toutes les chances de parvenir au but.

Vous sentez-vous comme les héritiers naturels de The Cramps ou The Meteors et, d'une certaine manière, les nouveaux Teddy Boys d'Angleterre ?

Jim : Nous n'avons jamais vu les choses de cette façon… Je ne connais personne qui puisse dire, je suis le nouveau Teddy Boy d'Angleterre !
Rupert : Nous sommes cinq individus aux personnalités différentes mais jouant ensemble la même musique. C'est ce qui donne l'alchimie du groupe. Nous ne portons aucun étendard si ce n'est celui de nos personnalités s'exprimant en même temps sur des compositions que nous partageons dans une ambition commune. Cela intègre du rock, du blues et beaucoup d'autres influences mais nous ne classons pas notre travail dans un fichier ou une petite boîte libellée de tel ou tel mouvement ou tendance.
Jim : Il faut en revenir à comment ce groupe est né. Il ne s'est pas formé parce que nous étions des potes de beuveries ou des amis d'enfance, l'alchimie s'est produite la première fois que nous nous sommes réunis, c'est une chance que d'autres n'ont pas et que tu ne peux pas planifier. Tu peux essayer de réunir, comme c'est le cas depuis quelques temps, de grosses pointures du rock et inventer un nouveau super groupe incluant des membres de Led Zeppelin, Nirvana ou de je ne sais qui encore, à l'instar d'une super équipe de football composée uniquement des attaquants les plus chers de la planète, mais cela donne toujours des résultats très médiocres. Tu ne peux pas fabriquer l'alchimie musicale.

Justement, quelle est l'histoire de votre rencontre ?

Jim : C'est une histoire avec beaucoup de chance dans le timing. Je parcourais beaucoup de concerts à Londres avec Rupert qui officiait comme tourneur de mon ancien groupe, le genre de concerts que les gens te poussent à aller voir en disant que c'est vraiment incroyable et nouveau. Mais, non, ce n'était ni nouveau ni incroyable. C'était souvent merdique ! Rupert m'a par contre fait découvrir un tas de musiciens talentueux qui jouaient du blues issu du Mississipi. Après les Black Moses, Rupert m'a convaincu qu'il nous fallait tenter de jouer ensemble et proposer autre chose.
Rupert : Je connaissais déjà Jim du temps des Thee Hypnotics parce que je partageais un appartement avec son bassiste. Il ne me connaissait pas vraiment, mais nous allions déjà aux mêmes concerts et partagions dans les mêmes influences rock.
Jim : Rupert connaissait déjà Nick Jones et j'avais rencontré Eliot Mortimer (ndlr : ancien claviériste de The Jim Jones Revue) par le biais des Thee Hypnotics. Notre point commun était notre intérêt pour le rock, version Jerry Lee Lewis et Little Richard. Mais, une fois dit ceci, comment faire pour jouer tous ensemble sur ces nouvelles bases ?
Rupert : Je me souviens de la conversation avec Jim à ce moment : « Cette musique est géniale, enfermons nous dans une pièce et essayons de jouer comme eux et écoutons ce qu'il en sort ! ». Le premier titre à en être sorti fut une reprise de Little Richard,Hey Hey Hey Hey.
Jim : J'avais un ami qui tenait un club dans l'est de Londres, le Gipsy Hotel. Il nous a proposé de jouer chez lui si nous pouvions lui proposer plus de titres. Dès le premier concert, le public s'est mis à danser et les propositions ont afflué de la part d'autres patrons de clubs ou de salles. Le buzz a été immédiat et nous avons commencé notre carrière dès ce premier passage.

Tous autant que vous êtes, vous jouez un son très typique du rockabilly et du rock garage, presque agressif. Est-ce que vous avez grandi dans cet univers musical ?

Jim : Oui. C'est de la sorte que tu te formes, non ? Quand la musique fait travailler ton imagination, tu sais que ça colle.
Rupert : Personnellement, j'ai toujours été attiré par les sons de guitare agressifs, notamment dans le punk. Plus jeune, j'ai vu les Ramones en concert et cela m'a terriblement marqué. Mais il y a une énorme différence entre aimer ce son et jouer ce son ! Et pour y arriver, tu es obligé de tout donner et d'impliquer tout ton corps dans ton jeu. Si tu prends Johnny Ramone, il a une méthode de guitare assez simple, mais il joue tellement brut, il est tellement direct dans ce qu'il fait qu'il sort un son unique. Ce qu'il y a c'est que jouer de la sorte pendant une heure et demie et plus, cela demande une grande quantité d'énergie. Si tu veux t'entraîner ou savoir si tu es assez en forme pour faire ce style de rock, lance toi sur la partition de James Williamson sur le titreRaw Power des Stooges, c'est plus efficace d'un club de gym, crois-moi ! The Jim Jones Revue a le même engagement physique, inspiré de ces guitaristes et de ces groupes à l'énergie brute.
Jim : Plus tôt, tu me demandais comment je pouvais chanter si fort... mais, en fait, je n'ai pas le choix ! J'ai tenté de chanter normalement, de limiter la puissance dans ma voix, mais cela n'avait rien de convaincant. Tu chantes à 120% et, quand tu écoutes, on a l'impression que tu ne te donnes pas et on ressent à peine 20%. Il te faut donc pousser à 500% pour devenir à peine convaincant ! Que ce soit pour moi ou pour mes collègues de scène, sors-toi les doigts du cul ou quitte la scène !

Jim, tu chantes avec une énergie venue d'ailleurs et un ton à réveiller les morts. Quand on t'écoute en concert, on ne peut s'empêcher d'être inquiet pour la santé de tes cordes vocales. Comment parviens-tu à chanter avec tant de puissance sans endommager ta voix ?

Jim : C'est une question d'entraînement. Les premiers sets, je devais stopper pendant plusieurs jours, ensuite, pour reposer ma voix. Rupert m'annonçait « Attention, nous avons dix shows à assurer d'affilée ! » et je lui répondais « Oh non, comment vais-je faire ? ». Il faut dire qu'au début, je ne refusais aucune fête et je buvais pas mal, ce qui n'arrange rien côté voix. Si tu veux t'engager sincèrement dans ce que tu fais, il faut que tu assumes les conséquences et que tu suives un semblant de ligne de conduite. Pour donner de la voix, comme je le fais chaque soir d'une tournée, il faut en prendre soin. Et puis, graduellement, ta voix devient de plus en plus robuste. »

Et ce que tu donnes dans la voix, les autres membres le donnent sur leurs instruments qui sont utilisés à leur maximum, pour ne pas dire maltraités ! Vous avez une marque, des exigences de fabrication particulières pour vos instruments, notamment pour le clavier ?

Jim : Absolument. Nous connaissons un gars super cool chez Roland, la marque de claviers. Bien sûr, l'idéal pour nous serait d'obtenir le son d'un vrai piano sur scène, mais tu ne peux pas te trimballer un tel instrument dans le Van ou le bus et, de plus, il faudrait le réaccorder tous les soirs. C'est pour cela que nous avons un piano électronique, et le meilleur d'entre tous est le Roland RD 700. Cette personne de chez Roland permet à Henry de jouer comme il joue. Sans ça, la puissance qu'il y met casserait le cadre du clavier tous les soirs !

Henry est votre nouveau claviériste depuis quelques mois, pourquoi Eliot Mortimer vous a-t-il quittés ?

Rupert : Il en avait assez. Il ne pouvait plus accorder sa vie privée avec les tournées et le groupe. C'est un grand musicien et il a posé les fondations du son du piano dans le groupe mais il a dû prendre une décision, sûrement difficile.

J'ai vu, sur Internet, le set improvisé au piano que Henry a donné à l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle cet été. Quelle est l'histoire de ce récital ?

Rupert : Quand tu es toujours entre deux autoroutes ou deux avions, ça arrive ! Nous venions de terminer un concert à Montpellier et nous devions nous rendre à Copenhague le lendemain. Ce qui veut dire, conduire la nuit pour se rendre à Marseille, puis prendre un avion pour Paris, puis se rendre d'Orly à Roissy-Charles de Gaulle, puis prendre un avion pour Copenhague. Nous étions donc à Roissy, avec quelques heures à tuer et sans avoir dormi depuis vingt-quatre heures, et il y avait ce piano dans la salle d'attente. Nous nous ennuyions tellement que Henry a décidé de jouer quelques morceaux et nous l'avons filmé ! Si tu as vu le clip sur Youtube, tu as du noter deux femmes à l'arrière-plan qui font comme si elles ignoraient ce qu'il se passait, alors que Henry joue comme un forcené ! C'était très tôt le matin et il n'y avait pas grand monde. Avec nous quatre, habillés en cuir et en noir, épuisés, il fallait voir le tableau ! Il faut que nous renouvelions l'expérience à un moment où l'aéroport est plein (rires). Henry est comme ça, il ne recule devant rien !

Est-ce qu'il a cassé le piano ?

Rupert : Non, mais il l'a bien abîmé quand même (rires) !

Votre nouvel album se nomme The Savage Heart. Saviez-vous que c'est aussi le nom d'un nouveau site de rencontre, toutes orientations, basé en Angleterre ?

Jim : Vraiment ? (rires) Non, nous ne le savions pas. Ça doit être un site très excitant !

Plus sérieusement, pour votre premier album, The Jim Jones Revue, vous n'aviez pas de producteur. Comment travaillez-vous aujourd'hui ? Comment avez-vous rencontré le producteur de ce nouvel album, ex-membre des Bad Seeds, Jim Sclavunos ?

Jim : Jim est venu voir nos concerts très tôt. Il nous a souvent conseillés et quand tu connais les groupes avec lesquels il a travaillé, notamment Nick Cave mais aussi Sonic Youth ou The Cramps, que peux-tu dire à part « OK, je veux faire de la musique avec lui » ? Il était le parfait producteur pour nous, spécialement pour ce nouvel album. Quand tu te lances dans des contrées que tu n'as pas encore explorées et que tu cherches des sons nouveaux, il est facile de se perdre en route et de sortir de la zone que tu as fixée. Pas question de se retrouver expérimentateurs musicaux et de sonner comme Genesis ! Avec Jim Sclavunos à tes cotés, tu peux être sûr qu'il te surveille comme son enfant et qu'il mettra les limites quand il le faut. Il a travaillé avec des groupes qui ont une si grande expérience et de telles qualités dans la recherche de sons nouveaux tout en restant du bon coté de la force que tu peux y aller les yeux fermés et avoir toute confiance dans son jugement.

Où avez-vous enregistré The Savage Heart ?

Rupert : Il a été enregistré dans trois lieux différents. Le premier studio était une ancienne chapelle dans le Lincolnshire, au milieu de l'Angleterre. Il y a là-bas un son incroyable et nous y avons enregistré les chœurs et les voix. Nous avons fait l'overdub et les arrangements chez Edwyn Collins aux West Heath Studios. Au-delà du lieu et de son environnement qui sont carrément magiques, Edwyn est un collectionneur patenté qui stocke dans ses studios des trésors d'instruments et d'accessoires vintages aux sons uniques.
Jim : Imagine que la console de mixage elle-même a été customisée par Georges Martin, le petit génie des Beatles ! C'est un mélange fou de super technologie et d'appareils que tu ne trouveras plus jamais, nulle part ailleurs. Sa femme est désespérée de voir, presque toutes les semaines, des commandes livrées chez eux après qu'Edwyn ait acheté tel ou tel micro des années 60 sur Ebay à un collectionneur de l'autre bout de la planète...
Rupert : Le mixage final de l'album a été fait à Londres par Jim Abbiss aux Miloco Studios.

Quel est le secret de The Jim Jones Revue pour offrir ce son si particulier et si vintage ?

Jim : Comme nous le disions, ce qui compte par-dessus tout pour le groupe c'est l'engagement moral et physique que tu y mets. Il doit être total pour drainer, avec toi, l'esprit du rock que nous jouons.

L'édition anglaise du magazine Mojo vous a consacrés meilleur groupe de live en 2011. Quelles sont vos pires et vos meilleurs souvenirs sur scène ?

Rupert : Le pire, c'est un concert qui a été annulé à la dernière minute en France, à Alençon en Normandie. C'était en octobre 2011. Tout ça à cause du manager de la salle qui a refusé le niveau sonore que nous lui demandions ! Nous comprenons qu'il y ait des limites sonores fixées par la loi pour les risques auditifs, mais nous n'avons jamais pu négocier un arrangement avec lui.
Jim : Dés le départ, je pense que cette personne avait décidé de nous mettre des bâtons dans les roues car nous avons accepté de baisser le volume trois fois, de débrancher la batterie de l'amplification et de passer les voix par les amplis guitares, en vain ! Rien n'y a fait. A chaque fois, quelque chose n'allait pas pour lui et ses mesures de décibels. Il a donc annulé le concert, à notre grand regret. Henry, qui parle français couramment, nous a raconté que ce manager de salle (ndlr : en réalité, un club où avaient été transférés The Jim Jones Revue à la suite d'un changement de dernière minute) allait raconter au public présent que nous étions à l'origine de l'incident et que nous avions décidé de ne pas jouer ! Du coup, Rupert a écrit un texte que Henry a lu au public pour expliquer la vérité.
Rupert : C'était une sale histoire, mais nous avons promis de revenir jouer à Alençon. Paradoxalement, mon meilleur souvenir de concert est aussi basé en France. C'était notre concert de fin 2010 à la Machine du Moulin Rouge à Paris. Nous avions déjà une petite habitude des salles et du public mais, ce soir là, quand nous sommes entrés sur scène, j'ai eu la sensation d'avoir à faire à des supporters de football déchaînés ! Cela a déclenché une décharge électrique qui a envahi tout le groupe. L'air était chargé d'électricité comme cela arrive dans les meilleurs sets où le public et le groupe sont interconnectés.

Si vous aviez l'opportunité de composer une Bande Originale de film, aimeriez-vous travailler avec Jim Jarmush ou David Lynch ?

Rupert : Jim Jarmush pour moi.
Jim : Je choisirais David Lynch et son univers...

Quels sont vos disques de chevet en ce moment ?

Rupert : Rien à voir avec nous, mais j'écoute énormément Ian Dury & The Blockheads en ce moment. Étrangement, j'avais raté cet artiste plus jeune et je le redécouvre depuis six mois. Les paroles comme les arrangements sont très ingénieux.
Jim : J'écoute beaucoup l'album Afro-Bossa de Duke Ellington. C'est une version étendue du disque original avec ces mélodies et ces sons sauvages, presque jungle avant l'heure. Je suis toujours surpris en le réécoutant.

Beatles ou Rolling Stones ?

Jim : Rolling Stones.
Rupert : Les deux !

Jerry Lee Lewis ou Elvis Presley ?

Rupert : Jerry Lee Lewis.
Jim : Elvis.

The Cramps ou The Sonics ?

Rupert : Celle-là est trop compliquée (rires) ! The Sonics.
Jim : Alors moi je prends The Cramps ! Tu vois, c'est ça un groupe, des individualités qui savent aller dans le même sens...


Line Up :
Jim Jones : Chant et guitare
Rupert Orton : Guitare
Henri Herbert : Piano
Gavin Jay : Basse
Nick Jones : Batterie

Label :
Pias

Tracklist :
01 – It’s Gotta Be About Me
02 – Never Let You Go
03 – 7 Times Around The Sun
04 – Where Da Money Go
05 – Chain Gang
06 – In And Out Of Harm’s Way
07 – Catastrophe
08 – Eagle Eye Ball
09 – Midnight Oceans & The Savage Heart


dimanche 18 novembre 2012

Archive de la Semaine : Deep Purple - Machine Head (1972)


Aujourd’hui, c’est « Classic » !
Prenons le temps pour nous arrêter sur un album majeur du –toujours rieur – monde du Rock. D’autant plus que pour l’œuvre en question, le terme – Majeur- est loin d’être usurpé.


Machine Head est le sixième album du groupe en 4 ans d’existence. Un bon rythme pour l’époque.  Il vient dans l’ordre après un massif In Rocks et un plus psyché Fireball.
L’histoire de la réalisation de ce disque est archi-connue, elle figure sur toutes les tablettes depuis 40 ans maintenant ; l’album sort en mars 1972. Montreux, un concert de Zappa, un casino qui crame, un enregistrement dans la salle de réception d’un hôtel. Tun tun tun, tun tun tuntun, tun tun tun, tun tun … devient le riff le plus joué au monde…  la cire se vend à 49 millions d’exemplaires dans le monde, succès colossal qui positionne le groupe juste derrière Thriller et Dark Side of the Moon, dans l’über-Top des ventes mondiales et… souvent c’est là que s’arrête l’histoire.

Sur Machine Head, on retrouve un titre comme « Lazy », une composition étrange assez inclassable qui porte sur une structure que l’on retrouvera tant chez les Melvins par exemple pour le titre « They all must be Slaughtered » sur leur album Honky – qui sort 25 ans plus tard en 1997 ; que dans les progressions chez Neurosis ou même chez certains postulants –post-. « Lazy » démarre sur un solo de Jon Lord avant que les autres instruments viennent littéralement se greffer. Un processus archi-couru de nos jours.


"Space Truckin' live in California 1974

On retrouve le costaud « Highway Star » endiablé, ça joue vite m’sieurs-dames, le terminus quant à lui est assuré par l’ultime « Space truckin’ »… rien que pour ces trois titres cités, l’album est majeur, ultime et historique.  Les blueseries développées dans « Never Before » et « Maybe I’m a Leo » souvent mésestimés bonifient au fil des écoutes.


De G à D: Jon Lord (Claviers), Roger Glover (Basse), Ian Paice (Batterie), Ian Gillian (Chant), Ritchie Blackmore (Guitare)

Machine Head bénéficie d’une réédition fiscale de haute tenue pour les fans frétillants et plus drôle (sic) d’un tribute malheureux comme toujours – Carlos Santana, Chickenfoot, Steve Vai,… où finalement seul Iron Maiden tient la dragée haute.

Tracklist : Highway Star – Maybe, I’m a Leo – Pictures of Home – Never Before –Smoke of the water – Lazy – Space Truckin’





Album de la Semaine : Brownout - Oozy


Brownout - Oozy


Interview de Greg Gonzales, par Aromero de World Music Central

Latin funk band Brownout recently released Oozy, one of the most exciting Latin music albums in recent weeks. Brownout’s bass player Greg Gonzalez reveals details about this impassioned band.
Brownout has been called the alter ego of Grupo Fantasma. How did the band come about?
Brownout formed out of Grupo Fantasma originally and was an attempt to play funk music that had always appealed to us. Previous to Grupo Fantasma we honed our skills playing funk jams at college parties and such, vamping on funk grooves and developing our sound. Over time we’ve recorded three albums and toured on our own and as a result our sound has developed to become its own entity with different personnel and its own unique musical identity apart from Grupo Fantasma.
How would you differentiate the sounds of Brownout and Grupo Fantasma?
Brownout originally was an instrumental band and we played a funkier more uptempo style of music with more improvisation. The blend of uptempo percussion heavy funk and musical improvisation appealed to bboys as well as pure music enthusiasts. Over time we’ve developed that sound with less emphasis on Latin music and more emphasis on funk, psychedelia and a gang vocal style we affectionately refer to as “brocals”. We’ve expanded our musical palette to include slow jams, Afro-Latin segues and cinematic funk soundtracks.
How do the musicians balance their participation in two bands?
It’s a big band and we all play in a lot of bands in addition to these two. Austin (Texas) features a lively music community and we’ve been fortunate to work with many talented artists. Sometimes there’s some juggling involved and it definitely requires flexibility and the ability to wear a lot of different hats, sometimes simultaneously.
Why do you think there is a renewed interest in Latin funk music?
I think the internet has allowed people to access music that previously they wouldn’t have been aware of. This access has given people the freedom to browse and discover music based upon the recommendations of friends and tastemakers rather than the corporate interests of mass media outlets. Now people can experience a huge volume and variety of music with immediacy. The public’s listening patterns and musical palettes are becoming more refined.
Where is Brownout more popular?
Wherever people appreciate good music. Our albums have been well received nationally and internationally we’ve gotten positive responses from fans as far away as Japan and Poland. We haven’t toured very much but we intend to do more in the future.
Brownout is known for its psychedelic sound effects. Are you emulating these sounds with modern instruments or are you also using vintage equipment?
We’re not dogmatically attached to any one technique. We’ve used everything from vintage gear to computer emulations and programming. If it sounds good it’s valid.
Who can you cite as your main musical influences?
War, James brown, The Meters, Juan Pablo Torres, Beastie Boys, The Black Birds, the JBs, Funkadelic, Mongo Santamaria, Prince, the list goes on…
How does the composition process work?
Brownout - Oozy

Adrian Quesada, Francisco “Beto” Martinez and myself (Greg Gonzalez) wrote all of the songs on our latest album “Oozy“. The bands trombonist Mark “Speedy” Gonzalez did all of the arrangements and contributed some excellent horn parts.

Where do you get your inspiration from?
Life. Family. The music of our influences, inspirations and peers. Having bills to pay.
How’s the Latin music scene in Austin now?
There’s a lot of great new bands and a great Latin music festival called Pachanga. It’s definitely changed with many long tenured local clubs closing down or relocating all over town. It remains to be seen how this fragmenting of the entertainment district will affect the Latin music scene.


If you could gather any musicians or musical groups to collaborate with whom would that be?

There’s so many great artists we’d love to collaborate with. We have very diverse tastes and influences.
What was the first big lesson you learned about the music business?
You gotta diversify your bonds to survive in the music business.
Do you have any tours planned?
We just finished a West Coast tour and are planning a return out there this summer. We’re also going to be backing up the GZA in Brooklyn and at Bonaroo. Hopefully we’ll get up to the East Coast this year as well.
Are you working on new projects?
We all work on a lot of different projects individually and in other configurations or with other bands. In spite of this busy schedule, we intend to hit the studio again to try and start recording some material for our next release. Hopefully at some point well get to make another video and last, but definitely not least, we’ll be backing up the legendary GZA of Wutang clan at Bonaroo this summer!


Label
Nat Geo Music

Line Up
Adrian Quesada
Beto Martinez
Greg Gonzalez
Gilbert Elorreaga
Josh Levy
Leo Gauna
Johnny Lopez
Matthew "Sweet Lou" Holmes

Tracklist
01 – Flaximus
02 – Stormy Weather
03 – Ando y Dando
04 – I Won’t Lie
05 – Jpt
06 – Oozy
07 – Meter Beater
08 – What You Did
09 – Rub a Dub
10 – Fs1
11 – Poor You


dimanche 11 novembre 2012

Archive de la Semaine ; My Life With The Thrill Kill Kult - Confessions of a Knife (1990)


Le Rock de divertissement américain a de tous temps proposé une série de groupes et de personnages hauts en couleurs. D’Eddie Cochran avec ses futals en cuir à Marilyn Manson en passant par Lux Interior. Le goût des couleurs et de l’esthétique a souvent accompagné la musique majoritairement… dansante.
De ce côté-ci de l’Atlantique, nous sommes un peu passés à côté des plus flamboyants de tous.  C’est parti pour une chronique – boule à facettes- !

Avec My Life With The Thrill Kill Kult, on atteint, en effet, un paroxysme dans les sons et les couleurs droguées.  Le groupe fête cette année ses 25 ans d’existence. On se dit que le corps humain et le cerveau sont des machines agréables conçues pour survivre à toutes les douleurs. Car pour sortir une musique si festive en empruntant tous les plans les plus sombres, il faut faire preuve d’une sévère rigueur et bénéficier d’une constitution hors normes. Ne vous méprenez pas derrière l’image et les ont dits, il y’a une masse de travail dévolu à l’Art.


Confessions of a Knife qui voit le jour au milieu de l’année 1990, sur le label Wax Trax. Il deviendra avec le temps l’une des plus grandes ventes de la boîte.  « A Daisy Chain for Satan » en ouverture marque les esprits et déclenche l’ire de Tipper Gore, sénatrice américaine (encore marié à Al gore). Le titre  - une guirlande de marguerites pour Satan- a tout pour lui, de l’allusion sexuelle au Mal incarné.  Le pauvre Tipper ne sera pas en reste avec les autres titres de l’album… avec The Kult tout court ! Sexe, drogues, perversions, mais aussi plaisirs à tous les étages ont donnés matière à bien des ulcères pour les défenseurs de la – bonne éducation judéo-chrétienne-.


"Kooler Than Jesus"

MLWTTKK présente des accointances avec Ministry est pour cause, non seulement, ils sont potes, mais la manière de gérer le groupe ressemble de près à l’empreinte totémique  posée par Al Jourgensen (et pendant quelques années Paul Barker).  Frankie Nardiello  aka Groovy Man – chant- et Marston Daley aka Buzz Mc Coy – Claviers, samples, guitares, programmation – forment le duo inoxydable. D’emblée, aux guitares acérées et aux samples douteux, on retrouve un groove malin sur l’ensemble des titres. Une vraie invitation au déhanchement et Confessions of a Knife – deuxième album- ne passe pas à côté de ce postulat dansant.  Chez nous MLWTTKK est surtout connu pour sa participation à des b.o comme pour le film The Crow (1994) pour le titre  « After the Flesh » probablement l’un des moins représentatifs du groupe.  S’il fallait chercher une familiarité, on se pencherait sur l’œuvre des Revolting Cocks au point de se demander qui à influencer qui ?
Confessions of a Knife est probablement la porte d’entrée idéale dans l’univers des chicagoans .



Tracklist : A Daisy 4 Satan (acid and flowers mix) – The days of Swine and Roses – Hand in Hand –Waiting for Mommie – Confessions of a knife (Part I) – Ride the mindway – Rivers of blood, years and darkness -  Kooler than Jesus (Electric Messiah mix) – Burning Dirt – Confessions of a knife (part II)


Album de la Semaine : Ty Segall - Twins

Ty Segall - Twins





Interview de Ty Segall, par Benoit LG d'Empreintes Digitales



Quelques heures avant le concert, bien entendu du groupe de San Francisco à l’Ubu, Ty Segall, leader, m’a accordé un petit moment pour une discussion sur son travail, son nouvel album qui sort le 21 juin, et d’autres choses... C’est un peu du vrac mais ça vaut le coup. 
ED : J’écoute ta musique depuis à peu près 2 ans, et j’ai l’impression que tu es plutôt connu dans le milieu de la musique garage qu’en penses-tu ?
TS : Je ne suis pas sur de ça
ED : Même pas aux USA par exemple ?
TS : Je ne sais pas, j’ai l’impression que certaines personnes connaissent ma musique et ça c’est génial mais je ne suis sûrement pas célèbre.

ED : Et es-tu reconnu dans la rue ?
TS : A San Fransisco  parfois, à Los Angeles aussi et New York, mais pas ailleurs
ED : Ailleurs, comme en Europe, c’est peut être parce que la scène garage n’est pas très reconnue (excepté peut-être en Angleterre) contrairement au Etats-Unis ?
TS :  Je pense que le Garage à toujours été  important même en Europe  mais seulement avec des groupes spécifiques, des vieux groupes, comme The Mummies , ils ont toujours semblé être un gros groupe mais ça veut pas dire que le garage est énorme en Europe, tu vois ce que je veux dire ? Seuls certains groupes sortent du lot.

ED : Parlons du présent, de ce soir. Tu connais un peu Rennes ?
TS : Je ne connais pas vraiment la ville, mais la dernière fois qu’on est venus j’ai vraiment passé un bon moment, j’ai parlé à des gens super, très ouverts d’esprit, on a fait la fête et on a traîné avant le concert c’était cool.
ED : C’était au Mondo Bizarro !!!
TS : Oui oui, c’etait un concert amusant, les gens étaient très sympa là bas. J’aime les petites salles comme ca, j’espère que ce soir sera aussi bien .

ED : Vous arrivez d’où là ? C’était quoi votre dernière date ?
TS : Notre dernier concert était en Hollande, à Tilburg exactement c’était vraiment bien, le pays est génial, Amsterdam est aussi une ville superbe, j’ai eu le temps de visiter et j’ai vraiment apprécié.


ED : Quel a été le meilleur public  jusque là ?
TS : Durant ce tour ? Probablement celui d’Amsterdam, aussi Berlin, mais je suis excité de jouer ce soir à l’Ubu.
ED : Et à Paris ?
TS : Ouais on à joué à Paris en novembre et les gens étaient survoltés, c’était notre première tournée en Europe donc je ne savais pas à quoi m’attendre, et il y avait au moins 400 personnes, c’était génial.

ED : Vous ne tournez pas avec d’autre groupe d’habitude, ce soir exceptionnellement  il y a Dan Sartain avant vous, tu connais ?
TS : Oui je connais, enfin je l’ai jamais rencontré mais je connais sa musique, ses albums sont exceptionnels,  je l’ai entendu aux balances avant et ça semble vraiment impressionnant  je suis impatient de le voir jouer.
ED : Tu seras derrière la scène ou devant avec le public pour ce concert ?
TS : Je serai sûrement devant avec tout le monde.

ED : J’ai  lu que tu préparais un nouvel album, peux tu en parler ?
TS : Pour l’album je me suis concentré sur les paroles, il y aura moins de morceaux rapides, forts et agressifs, pour faire une meilleure musique pop avec de meilleures paroles, pour dire plus de chose, car tout ce que tu as c’est tout ce que tu as à dire.
ED : Tu penses que tu n’étais pas assez expressif dans tes albums précédents ?
TS : Si mais pas comme je l’aurais voulu.

ED : C’est dur de mettre ses sentiments sur des morceaux ?
TS : C’est assez dur pour moi surtout pour les paroles,  c’est plus facile de retranscrire un sentiment sur un son pour moi, car le dire proprement sans être cucul c’est très dur.

ED : Sur Melted la pochette fait assez peur pourquoi as-tu voulu ca ?
TS : Toute l’idée derrière Melted c’était la maladie mentale, l’instabilité mentale, c’est un peu comment je vois mon cerveau,  la peur dans mon esprit, c’est sensé être moi  sous la forme d’un monstre, d’ailleurs c’est moi avec un masque sur la pochette.

ED : Tu as seulement 23 ans et on a l’impression que tu es beaucoup plus vieux, car tu as déjà fais tellement de chose, peux tu expliquer une telle inspiration ?
TS : C’est dur de ne pas faire quelque chose pour moi,  j’ai l’impression de perdre mon temps si je ne fais rien, si tu fais quelque chose et bien tu t’amuses plus en faisant des choses marrantes, mais si tu fais juste des trucs marrants sans être productifs et bien toutes ces choses marrantes semblent sans intérêts.
ED : Donc tu ne t’assis jamais dans ton canapé à ne rien faire ?
TS : Non  ce n’est pas bon, c’est totalement dépressif pour moi.

ED : Après un album, tu recommences quelque chose de nouveau direct après sans interruption ?
TS : Nan j’aime prendre des vacances, c’est sain pour ton cerveau, et tu dois aussi être sur que ce que tu as fait est bien, si tu cours toujours et tu ne fais pas de pause, c’est dur d’être inspiré, et d’avoir de la matière pour de nouvelles idées, quand je finis une tournée je prends automatiquement des vacances, pour que des idées naissent dans ma tête, ce rythme est important pour ne pas cramer ton cerveau.

ED : On te compare souvent à Jay Reatard , qu’en penses tu ?
TS : Je ne trouve pas que la comparaison est juste, mais il reste une grande influence pour moi, pas une influence dans le sens où je voudrais faire de la musique à la Jay Reatard mais j’adore ces albums c’est pourquoi c’est  une grande inspiration, je ne crois pas que ma musique soit pareille, mais c’est un gros compliment.

ED : Et quels artistes écoutes-tu durant tes tournées ?
TS : J’écoute surtout  du Heavy  Psychelic, du Punk, de la Pop, du Rockn’Roll, là en ce moment j’écoute beaucoup le groupe White Fence,  mais un peu de tout en général.
ED : Tu fais quelques festivals cet été ?
TS : Oui dans 3 ou 4 jours on va à Primavera .

ED : Et tu pourrais en faire d’autres ?
TS : Oui, je suis prêt à parler avec n’importe qui, je ne suis pas fermé aux propositions qu’on me fait, ça dépend  de l’idée derrière l'événement. Mais là notre tournée se finit dans 1 semaine et demi, puis on rentre pour une tournée au US, puis Australie, et ensuite une tournée Canadienne, et on parle d’aller au Japon dans peu, et je crois qu’on va revenir ici peut être dans 5 ou 6 mois.

ED : Nouvelle tournée pour un nouvel album, tu es sans doute impatient ?
TS : Ouais j’ai vraiment hâte qu’il sorte, j’espère que les gens l’aimeront, je pense honnêtement que c’est le meilleur de tous, j’ai beaucoup bossé dessus, mais on verra ce qu’il se passe.  C’est clairement moins agressif que les premiers, ça m’a prit plus de temps, je pense que c’est un peu plus propre qu’avant, beaucoup plus réfléchit, c’est produit d’une meilleure façon je trouve.

ED : As-tu rencontré de nouvelle personne pour cet album ?
TS : Non, ça été pareil que pour Melted, je l’ai fait avec Eric Fower dans son sous sol, c’est important de garder la recette qui marche, le même son, si tu veux faire un meilleur album tu peux tout à fait garder les mêmes studios, tu n'es pas obligé de mettre beaucoup d’argent pour passer du temps dedans, au contraire il suffit de prendre son temps pour ce que tu as à faire, c’est ce que je fais personnellement.

ED : Eh bien, merci pour tout !
TS : Pas de problème, merci à toi.



Label :
Drag City

Tracklist :
01. Thank God For Sinners
02. You’re The Doctor
03. Inside Your Heart
04. The Hill
05. Would You Be My Love
06. Ghost
07. They Told Me Too
08. Love Fuzz
09. Handglams
10. Who Are You
11. Gold On The Shore
12. There Is No Tomorrow


dimanche 4 novembre 2012

Archive de la Semaine - Pixies - Come on Pilgrim (1987)


Come on Pilgrim sort le 28 septembre 1987 aux Etats-Unis, sur un format K7. L’EP résulte des premiers enregistrements du groupe, connus sous le nom de Purple Tape, soit 17 titres parmi lesquels on retrouve  « Subbacultcha », « In Heaven (Lady in the radiator song) »,  ou « Break my body ».
L’EP est déjà une brillante carte de visite pour les bostoniens.  Brillante carte de visite pour Vaughan Oliver, responsable d’un artwork dément. Il ouvre de fait cet accord indissociable entre image et musique à une époque où l’image d’un groupe en est à ses balbutiements… 25 ans plus tard, c’est l’inverse, l’image prime sur la musique (c’est un autre débat).

Come on Pilgrim nous fait entrer de plein pied dans le monde onirique de Charles Thompson (Black Francis). Il se montre à l’aise dans des historiettes sombres et éclatées dans lesquelles il raconte avec autant de plaisir des histoires d’incestes (« Nimrod’Son », « The Holyday song ») que des purs moments d’errance « Caribou ». Le voyage d'études au Mexique de Thompson et Santiago, ramène quelques espagnoleries, "Isla de Encanta" nous emmène sur une île enchantée !  La marque de fabrique s’impose, des métaphores sombres, des guitares enjouées, des riffs cliniques, une batterie qui s’étoffera du jazz au hardcore et une basse froide. De fait, les Pixies s’adressent dès ce premier effort aux fans de new-wave anglaise autant qu’aux fans de Hard-Rock américain. Un tour de force jamais réédité.


"Ed is dead (Live Utrecht 1990)

À l’instar d’un Joy Division, c’est bien l’alchimie entre les 4 protagonistes qui donnent la force et la déconcertante facilité d’approche à l’œuvre malgré une musique dérangée.  Le groupe connaît un succès d’estime. Gary Smith, ingé-son, déclara « qu’il ne dormirait pas tant que le groupe ne serait pas mondialement célèbre ».  Ses paupières sont lourdes.
Par contre dès les premiers échos de « Vamos », la critique rock mondiale va s’emballer pour les 6 années à venir, le temps de la sortie des 4 albums suivants.


Pixies en 1987

Tracklist: Caribou - Vamos - Isla de Encanta - Ed is dead - The Holyday Song - Nimrod's son - I've been tired - Levitate me

Album de la Semaine : The Soft Moon - Zeros


The Soft Moon - Zeros


Interview de Luis Vasquez, par Mr. B. Alter1fo

Nous retrouvons Luis Vasquez, chanteur, guitariste et initiateur du groupe The Soft Moon, profitant du soleil sur un transat et visiblement ravi d’être là. L’occasion d’évoquer avec lui ses deux excellents premiers disques, la prestation de feu glacé qu’il nous a offert vendredi et ses projets.
2012-08-12-Route-du-rock-dimanche-alter1fo
 

Alter1fo : Peux-tu nous parler des conditions dans lesquelles a été conçu et enregistré le premier album (sans titre) de The Soft Moon ?
C’est une histoire que peu de gens connaissent mais j’ai écrit quelques chansons en 1999 et je les ai laissées de côté non finalisées. Puis les années sont passées et quand j’ai redécouvert ces chansons, j’ai senti que c’était quelque chose que je devais finir. Leur donner un vrai nom et les transformer en un vrai projet. Tout ça n’est arrivé qu’en 2009.
L’as-tu enregistré seul ? C’était bien un projet solo au départ ?
Tout à fait. Ça l’est toujours aujourd’hui. J’écris encore seul à ce jour mais j’ai maintenant un groupe pour jouer sur scène. Dans le futur j’espère qu’ils vont aussi intégrer le processus d’écriture. Pour partager des idées. Je pense que ça pourrait faire évoluer le projet encore plus loin. On verra si ça arrive.
Pourquoi est ce que la plupart des morceaux se terminent de façon très frustrante en fade out (diminution progressive du volume)?
Vraiment ?
Oui, je crois qu’il n’y a qu’un seul morceau qui ne finit pas comme ça.
J’ai une place spéciale dans mon cœur pour les fade out. Ils créent une certaine forme d’infini. Ils donnent le sentiment que la chanson ne s’arrêtera jamais… et puis quand je ne sais pas comment terminer une chanson, c’est la solution la plus simple.(rires)
Les quatre titres de votre EP Total Decay semblent pousser votre musique dans ses retranchements. Plus répétitif, plus rythmé, plus ample, plus sombre, plus épuré, plus cinématographique…Y avait-il une volonté de tester vos limites ?
Pour moi, le EP, était une opportunité de faire ça, exactement. D’être plus radical que sur l’album. D’être aussi un peu plus audacieux. Comme par exemple pour Visions, le dernier morceau qui a un côté danse africaine ou techno. Je n’avais pas pu faire ce genre de chose sur le premier disque et j’ai pensé que cet EP était le bon moment pour le faire.
2012-08-10-Route_du_rock-vendredi-ALTER1FO Quand on écoute votre musique ou qu’on vous voit sur scène, on est un peu surpris de la présence du mot «Soft» (doux) dans votre nom de groupe. D’où vient ce paradoxal adjectif ?
Le Soft vient surement de mes sentiments d’insécurité, d’un certain manque d’assurance… et d’un peu de tristesse aussi. Voilà d’où je pense que ça vient.
Autre paradoxe, sur scène il y a le sentiment contradictoire d’une rythmique inhumaine, industrielle presque monstrueuse et quelque chose de très émotionnel qui passe. Es-tu conscient de ça ?
Oui, j’en suis tout à fait conscient. Quand je joue sur scène, c’est vraiment une catharsis. C’est pour moi l’occasion de relâcher tout ce que je suis. Mes émotions. Mes pensées. Donc oui, j’en suis très conscient et ça me fait du bien.
Avez-vous une façon différente de jouer sur une grande scène que sur de plus petites ?
Habituellement, je trouve les très grandes scènes, comme celle de vendredi, assez inconfortables. Parce qu’on est vraiment séparés du public. Mais pour je ne sais quelle raison, pour la première fois je l’ai trouvée très confortable. Mais d’habitude je suis beaucoup plus à l’aise sur de plus petites scènes. J’ai beaucoup aimé le lien avec le public.
Comment avez- vous ressenti le public vendredi soir ?
C’était plutôt cool. Tout le monde semblait prendre du bon temps et j’ai senti une vraie connexion avec le public. On a même eu des gens à se faire porter par la foule. C’était une première pour nous.
Vous êtes restés quatre jours sur place, quel est votre sentiment sur le festival ?
C’est fantastique. Je viendrais bien tous les ans. A condition qu’il ne pleuve pas.(rires) Peut être que nous reviendrons l’année prochaine ?
Pour la pluie, on peut rien promettre. Avez vous vu des concerts ?
Oui. Hier soir, j’ai vu The XX. Mais ce qui m’a le plus surpris, c’est l’artiste qui jouait sur la petite scène.
Willis Earl Beal.
C’était fantastique et totalement différent.
Le contraste entre ces deux artistes étaient vraiment intéressant. C’est quelque chose qu’on retrouve souvent, et que nous apprécions, dans la programmation du festival.
TSM-ZEROS-VINYL-FRONT1Où en êtes vous de Zeroes, votre second album ?
Je viens tout juste de finir de l’écrire il y a un mois de cela. Il doit sortir aux États-Unis le 30 octobre et en Europe le 4 ou le 5 novembre.
A quoi doit-on s’attendre ?
Vous pouvez vous attendre à une évolution ou plutôt une extension du premier album. Mais il y aura aussi quelques éléments de Total Decay. Ce sera plein d’émotions, plus extrême, avec des tons plus sombres, tout en étant plus dynamique.
Y aura-t-il une évolution dans la façon très impressionnante dont tu utilises ta voix ?
Je chante plus dans celui là. Sur le premier album, je devais murmurer parce que mes voisins se plaignaient tout le temps. Mais ce coup ci, après avoir écrit ma musique à la maison, j’ai pu aller dans un studio donc j’ai pu être plus bruyant et chanter davantage. Donc oui, il y aura plus de variations sur ma voix même si on retrouvera des similitudes.
Nous avons été très impressionné par votre collaboration avec John Foxx  d’Ultravox (groupe phare des nouveaux romantiques anglais dans les années 80). Comment cette rencontre a-t-elle eu lieu et peut-on s’attendre à d’autres collaborations dans le futur ?
Je l’ai rencontré à Londres mais avant ça il avait pris contact avec moi par e-mail en disant qu’il était un fan. Il était donc intéressé de voir le concert à Londres l’année dernière. Il est venu. On a discuté backstage à propos d’une collaboration.
C’est assez différent de ce que vous faites.
En effet. Il m’a envoyé une idée et j’ai rajouté les miennes par dessus. Puis il a ajouté sa voix, ce qui a rajouté une sacrée dimension. Le résultat est très chouette. J’ai essayé de jouer dans un style proche de John Foxx. Quelque chose dans les tons de Metamatic (le premier album solo de John Foxx), assez nostalgique. J’espérais que ça lui plairait. Apparemment ça lui a plu, parce ce que morceau sera sur son prochain EP en septembre.
Des remixes de prévu ?
Il devrait y en avoir bientôt. J’ai eu plusieurs propositions et j’attends juste le bon moment et la bonne association.
Pour terminer, peux tu nous citer trois disques sans lesquels tu ne pourrais pas vivre ?
Oh wow. Laisse moi réfléchir quelques instants… Probablement Michael JacksonOff the wallSlayerReign in Blood et…PrincePurple Rain.
Merci beaucoup.
Merci.

Line Up :
Luis Vasquez
Justin Anastasi
Damon Way
Keven Tecon
Ron Robinson

Label :
Captured Tracks

Tracklist :
  • It Ends
  • Machines
  • Zeros
  • Insides
  • Remembering the Future
  • Crush
  • Die Life
  • Lost Years
  • Want
  • ƨbnƎ tI