L’archive du jour est quasi anniversaire, le premier album
de Sonic Youth, enregistré entre décembre 1981 et fin janvier 82, voit le jour
pour la première fois le 17 mars suivant, soit il y’a tout juste trente ans.
L’album comporte 5 titres d’une grande diversité. Considéré comme un EP, il est réédité le 14
mars 2006 avec un titre bonus « Where the red fern grows » et 6
titres live issus d’un concert du Music for Millions Festival au New Pilgrim
Theatre, New York (18 septembre 1981).
Ce que l’on retient dans ces premiers enregistrements, ce sont les syncopes rythmiques, quasi hypnotiques, une basse résolument dub
et monolithique qu’accompagnent des guitares qui ne sonneront plus jamais aussi
claires. Le groupe navigue entre The Fall, le premier Killing Joke et bien sûr
la vague no-wave new-yorkaise à laquelle le groupe va plus que contribuer.
Cependant, l’ensemble n’est pas versé dans la veine la plus expérimentale, un
album comme Bad Moon Risin qui sort en 1985 (troisième album des new-yorkais)
va bien plus loin dans la recherche et va asseoir le groupe dans la frange des
groupes dissonants (pour influencer des palettes de jeunes pousses).
Sonic Youth, l’album, souffre souvent d’un procès d’intentions
concernant la qualité des titres qui ne seraient pas aboutis, juste jetés en
pâture pour pouvoir tourner au point d’en faire un album souvent oublié ou
méprisé par « les connaisseurs ».
Foutaises.
On trouve dans ce disque une vraie liberté. Oui, un son
semble avoir été adopté, de même que des mesures de guitares qui reviennent sur
tous les titres. Ce parti pris donne une
vraie personnalité et place ce disque un peu à part du reste de la discographie
du groupe. On pourrait considérer que le
combo est libre à l’instar des formules qu’il
va élaborer pour le reste de ces albums.
En trente ans, le groupe a vécu pas mal de périodes et finalement on
peut trouver un son qui couvre plusieurs albums tous interchangeables. Dans les 90’s, il y’a bien Experimental, Jet
Set, Trash and No Star qui fera un pas de côté. La dernière décennie qui couvre
grosso-modo A thousand leaves à The Eternal assoie ce postulat de disques
monothématiques, par exemple, sans que cela enlève quoique ce soit à la qualité
des titres proposés.
Réécouter cet album trente ans plus tard (17 pour ma part,
fallait le temps que je le découvre) donne une belle impression de
spontanéité, et Suicide nous vient à l’esprit
pour le ton sentencieux d’un « The Burning Spear » par exemple. Entre psychédelisme minimal, dub et
percussions invasives (on redécouvre les riddims de leur premier batteur
Richard Edson), ils créent leur univers
urbain bien à eux.
Tracklist :
The Burning Spear – I dreamed I dream – She’s not alone – I don’t want to push
it – The Good and the Bad
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