Formellement, l’affaire Blondie est entendue depuis bien
longtemps. Une blonde magnétique comme jamais –qui chante comme une chanteuse
soul, avec la gorge chaude- entourée d’une poignée de geeks avant l’heure tout
à leur affaire de jouer du reggae et du punk en se prenant tous pour Bryan
Ferry. L’amour fou et éconduit de Jeffrey Lee Pierce (Gun Club) développe un
phrasé marquant aussi à l’aise dans le rap que dans le punk ou la pop mielleuse. Les musiciens,
menés par le chef d’orchestre Chris Stein assurant avec le même plaisir la
défense de tous ces genres abordés.
La seule question persistante à propos de ce groupe repose sur le paradoxe offert par une image, on ne peut plus propre qui habille des propos parfois cinglants voire sales.
Musicalement Eat to the Beat qui sort en 1979 est le parfait
décalque de Parallel Lines de 1978 – 3iè plaque du combo new-yorkais-. Ce dernier effort eut été parfait, si le
single rigolo « Atomic » y avait trouvé sa place. Un riff de guitare
pareil en attaque valait-il l’effort d’un album ?
En fait, Eat to the Beat est l’album idéal pour entrer dans
l’univers de Blondie. Un titre comme « Victor » pousse le groupe dans
les sillons d’un heavy-rock épique cinglant pour une ambiance que ne renierait
pas Epica ou Within Temptation (sic). Grand
écart assumé avec un titre comme « Sound
a Sleep » perle sucrée complétement dispensable qui fera les beaux jours
des musiques de 16h30 durant toutes les eighties. Pour ceux qui doutent,
Blondie aime le punk autant pour l’énergie que pour le propos social. «Leaving in the real world » en
terminus met les pendules à l’heure.
Présentée souvent comme le pendant
américain de la new-wave anglaise, la musique de Blondie brasse une flopée de
genres avec une aisance déconcertante. Le Reggae, la Pop sucrée, le punk
rageur, le rock lourd, ou encore la disco. Le groupe a une personnalité
multiple et pourtant immédiatement reconnaissable. En 1978, ils reprenaient le « Ring
of Fire » de l’homme en noir avec une gouaille toute sudiste, sans frémir.
Debbie Harry, n’est pas le genre de fille à avoir froid aux yeux. Pendant la période d’enregistrement, elle s’est
retrouvée un soir –selon ses dires- attablée puis raccompagnée en voiture par Ted
Bundy. Elle reconnaîtra le serial-killer
en le voyant par la suite à la télévision pour son arrestation.
Sur cet album, un titre comme « The Hardest Part »
ouvre la voie au groove froid pour un David Bowie qu’il reproduira par exemple dans « Fashion ». « Shayla »
est un titre emblématique de la force des textes de Debbie Harry pour dépeindre
le contenu social, bien sûr, appuyé par une musique sucrée, juste avant le titre éponyme qui est un glaviot punk
radical (avec harmonica !). Pour terminer la revue des titres (hits !)
contenus dans cet opus, il nous faut nous arrêter sur le sombre « Accidents
never happen », titre marquant, entêtant.
Finalement « Atomic » aurait pu se trouver sur Parallel Lines, cela aurait renforcé encore l’impact de cet album classique parmi les classiques.
Finalement « Atomic » aurait pu se trouver sur Parallel Lines, cela aurait renforcé encore l’impact de cet album classique parmi les classiques.
"Accidents never happen"
Tracklist :
Dreaming- The Hardest Part – Union City Blue –Shayla – Eat to the Beat –
Accidents never happen – Die young Stay Pretty – Slow Motion – Atomic – Sound a
Sleep – Victor – Leaving in the real world
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