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dimanche 26 juin 2011

Album de la semaine : The Chapman Family - Burn Your Town

The Chapman Family - Burn Your Town


Interview du groupe

Describe your sound in your own words.
I always get told off by other members of the band for not describing us right. Noisy. Kind of disaffected. Post-apocalyptic, with moments of melody!
Décrivez votre son avec vos propres mots.
Je me suis toujours fait engueuler par les autres membres du groupe pour ne pas nous décrire justement. Noisy. Une sorte d'insatisfaction. Post-apocalyptique, avec des moments de mélodie.

How did your band form?
It was after me and guitarist Paul going to indie clubs where we live in the North of England, and getting very tired and bored of seeing the same old bands week after week. Not necessarily the same bands, but the same sounding bands. Everyone was trying to ape the Libertines and everyone wanted to be Pete Doherty. We were just sick of watching that, and thinking we could do better. We wanted to create something that was exciting for us to play and hopefully exciting for people to watch, instead of just ram-shackling through songs about getting drunk in a nightclub.
Comment votre groupe s'est-il formé?
C'est après que moi et Paul, le guitariste, sommes allés dans des clubs indé dans le Nord de l'Angleterre où nous vivons, et que nous avons commencé à devenir vraiment fatigués et à s'ennuyer devant les mêmes vieux groupes semaine après semaine. Pas nécessairement les mêmes groupes, mais les mêmes sons. Tout le monde essayait de singer les Libertines et tout le monde voulait être Pete Doherty. Nous étions juste malades rien qu'à voir ça, et nous avons pensé que nous pouvions faire mieux. Nous voulions créer quelque chose qui était excitant à jouer pour nous et, avec un peu de chance, excitant pour les gens, à la place de juste déblatérer sur le fait de boire dans un nightclub.

What are your musical influences?
Sonic YouthJoy Division, the Cure, they're the usual ones -- I bet every band has put that! A Place to Bury Strangers I love. Generally things that are noisy and aggressive, but from time to time have an element of romance. As far as songwriters go, David Bowie and Adam Green.
Quelles sont vos influences musicales?
Sonic Youth, Joy Division, les Cure, les habituels -- je parie que tous les groupes disent ça! J'aime aussi A Place to Bury Strangers. Généralement des choses qui sont noisy et agressives, mais de temps en temps aussi une part de romantisme. Mais aussi comme compositeurs, David Bowie et Adam Green.

How did you come up with your band name? 
If we're going to try and get our visa, I'm not sure I should answer this! I find it really difficult to come up with band names. I really like '70s band names like the Osmonds, the Jacksons -- family band names, even though we're not strictly speaking related -- I thought it would be nice to have a family band name. It's better than a statement about what we actually sound like. There's no mystery to a band called Extreme Noise Terror. You know exactly what you're going to get from that band. I don't want people to come with any preconceptions. The Chapman bit is from the bloke who shot John Lennon -- in interviews early doors we used to pretend we were his b------ offspring -- I got a few relatively threatening messages from bands in Liverpool. It was just a joke ...
Comment s'est imposé le nom du groupe?
Si nous avions essayé de chercher, je ne suis pas sûr que je pourrais répondre à cette question! Je trouve vraiment difficile de donner un nom à un groupe. J'aime vraiment bien les noms des groupes des années 70 comme les Osmonds, les Jacksons -- les noms de famille, même si nous ne sommes pas à proprement parler apparentés -- je pensais que ce serait bien d'avoir un nom de famille pour le groupe. C'est mieux qu'une déclaration de ce que nous faisons vraiment. Il n'y a aucun mystère dans un nom de groupe comme Extreme Noise Terror. Tu sais exactement ce que tu vas entendre. Je ne veux pas que les gens viennent avec des opinions préconçues. Le nom de Chapman vient du type qui a tiré sur John Lennon -- dans de récentes interviews, nous avions prétendus que nous étions sa progéniture -- j'ai même reçu quelques messages menaçants de groupes de Liverpool. C'était juste une blague...

What's your biggest vice?
 As a band, just trying not to get drunk before going on stage.
Quel est votre pire défaut?
Comme groupe, ne pas être bourré avant de monter sur scène.

What's in your festival survival kit?
 An inflatable bed is pretty much a given. You always think you don't really need it when you go to festivals, maybe you're a bit of a lightweight. But no, it's a necessity. Also get to festival early and getting a decent camping spot. You want to be near the gates, near the action. You don't want to be traipsing around the camp in the middle of the night. For SXSW, I might pack an Obama t-shirt. The last time I went to America it was Disneyland with my mum, so maybe a Mickey Mouse t-shirt.
Quel est votre kit de survie pour un festival?
Un matelas gonflable est bien évidemment obligatoire. Tu penses toujours que tu n'en as pas vraiment besoin quand tu vas dans un festival. Mais non, c'est une nécessité. Arriver aussi au festival tôt et trouver une place de camping décente. Tu veux être proche des portes, près de l'action. Tu ne veux pas te retrouver à traîner dans le camping au beau milieu de la nuit. Pour SXSW (festival interactif à Austin), je devais porter un t-shirt d'Obama. La dernière fois que j'étais allé aux Etats-Unis, c'était à Disneyland avec ma mère, je portais peut-être un t-shirt Mickey Mouse.

What's your musical guilty pleasure?
I think I possibly have too many of them. Frank Sinatra, he's pretty cool, and '70s Elvis. I don't like the stuff that everyone else thinks is really good. I like it when he's fat and in his nudey suit doing 'Suspicious Minds' and handing scarves out to the front row and kissing them. He was a proper showman. I like his bellies and his cheeseburgers and his suits. As a last chapter of your life you can't fault playing in Las Vegas dressed in sequins.
Quel est votre plaisir musical qui vous fait vous sentir coupable?
Je pense que j'en ai vraiment beaucoup. Frank Sinatra, il est vraiment cool, et Elvis des années 70. Je n'aime pas les trucs que tout le monde aime. J'aime quand il est gros et dans son costume Nudey chantant "Suspicious Minds" et distribuant des foulards à la première rangée et les embrassant. Il était un bon showman. J'aime bien son ventre et ses cheeseburgers et ses costumes. Au dernier chapitre de ta vie, tu ne peux pas avoir tort de jouer à Las Vegas habillé avec des paillettes.

Beatles or Stones?
It's actually the Beatles, even though I don't like either group. I genuinely hate how bands ape on about how influential the Beatles are. I understand that they were good, I understand that they were popular, I just don't like them. But as far as the Rolling Stones are concerned, they appear to have forgotten how to write a song since 'Exile' in '71 or something. I don't understand how they tour the world continually releasing a live set every two years. At least David Bowie, a contemporary of theirs tries. It doesn't always work, but at least he tries doing something new and different.
Beatles ou Stones?
En fait les Beatles, même si je n'aime aucun des groupes. Je déteste vraiment comment des groupes singent les Beatles puisqu'ils ont été influents. Je comprends qu'ils étaient bons, je comprends qu'ils étaient populaires, c'est juste que je ne les aime pas. Mais tout comme les Rolling Stones, ils semblent avoir oublié comment écrire une chanson depuis "Exile" en 71. Je ne comprends pas comment ils peuvent continuellement faire leur world tour tous les deux ans. Au moins David Bowie, un contemporain de leurs temps. Cela ne marche pas toujours, mais au moins il essaye de faire quelque chose de nouveau et de différent.

What's the craziest thing you've seen or experienced while on tour? 
Ha! I'm not sure what I can say. I don't want to get us thrown out of SXSW like we were thrown out of Pukkelpop. I didn't do anything! I was being a good boy. Our guitarist and our bass player, just a bit too much vodka, they started dismantling various bits out of the dressing room, one of them ended up getting stitches in his hand -- it just wasn't very pretty. We got told off by various Belgians in the morning.
Quelle est la chose la plus folle que vous ayez vue ou expérimentée quand vous étiez en tournée?
Ah! Je ne suis pas sûr de ce que je peux dire. Je ne veux pas nous faire jeter du SXSW comme nous l'avions été du Pukkelpop. Je n'avais rien fait! J'étais sage. Notre guitariste et notre bassiste, avec un peu de trop de vodka, ont commencé à démonter des trucs dans la loge, l'un d'eux a fini par avoir des points de suture à sa main -- ce n'était vraiment pas marrant. Nous nous sommes faits engueuler par plusieurs Belges le lendemain matin.




Line-Up
Phil Chapman : Batterie
Pop Chapman : Basse
Paul Chapman : Guitare
Kingsley Chapman : Chant, Guitare


Label
PIAS Recordings

Tracklist
  1. A Certain Degree
  2. All Fall
  3. Anxiety
  4. The Sound Of The Radio
  5. 1000 Lies
  6. She Didn't Know
  7. Something I Can't Get Out
  8. Kids
  9. A Million Dollars
  10. Virgins

dimanche 19 juin 2011

Album de la semaine : Saul Williams - Volcanic Sunlight

Saul Williams - Volcanic Sunlight



Entretien avec Saul Williams

Chacun de tes albums est différent, comment Volcanic Sunlight se démarque des autres ?
C'est la première fois que je n'écris aucune chanson avec de la colère, cet album donne la perspective la plus globale de moi-même, c'est une meilleure réflexion de qui je suis. Beaucoup de gens connaissent ma colère, mais je ne suis pas une personne énervée. Je ne suis aujourd'hui pas plus heureux ou moins en colère. Volcanic Sunlight est la suite de Niggy Tardust, à la fin du titre Dance, je dis d'ailleurs "this is Niggy pop"...

Comment as-tu conçu cet album ?
Je travaille seul, souvent tard chez moi, avec ma basse et des écouteurs pour pouvoir écouter la musique fort. Avant, j'écrivais des poèmes que j'enregistrais quand je sentais quand ils étaient terminés. Cette fois-ci, j'ai travaillé d'abord la musique. Je suis arrivé à Paris avec dix-onze titres composés à Los Angeles, et je n'avais pas encore les textes. Je les ai fait écouter à Renaud Letang en chantant au hasard sur les instrumentaux.

Quel a été le rôle de Renaud Letang en tant que producteur ?
Il a été le gardien de la sécurité. Il régnait une certain ambiance sur les démos qui aurait pu être perdue si nous avions surproduit les morceaux. Je suis venu avec les squelettes des chansons, nous avons ajouté les muscles avec les rythmiques puis nous avons amené d'autres instruments comme les cuivres pour faire la peau. Trois ou quatre musiciens, commeDavid Sztanke, le clavier de Tahiti Boy, et Vincent Taeger, le batteur de Pony Hoax, sont venus pour donner vie aux morceaux à l'issue du processus créatif qui a duré environ six mois avec Renaud Letang. Ma fille Saturn et Janelle Monae ont également participé à l'enregistrement.

C'est pour cette raison qu'il y a moins de texte sur cet album ?
La poésie n'est pas quelque chose qui appartient aux mots, c'est une manière de percevoir les choses. Dans ce disque, la poésie est plus dans la musique que dans les textes. En réécoutant mes anciens albums, je me suis toujours demandé comment dire moins, faire des économies de langage. Je voulais exprimer des émotions sur mon amour du monde et pas en parler. Et si cet album est plus chanté que par le passé, je ne commence pas à chanter, je commence seulement à le faire en public.

Au milieu de l'album figurent des titres plus pop, avec des influences funk qui sont nouvelles chez toi, pourquoi cette nouvelle direction ?
Ces morceaux sont tout à fait logiques pour moi. Le titre Give It Up me fait penser à James Brown et je rappelle que je suis né après que ma mère a été évacuée d'un concert du chanteur. C'est typique de la musique que j'écoute. Dans le passé, j'utilisais la musique pour des raisons politiques, j'avais des choses à démontrer, alors que là je cherche plus l'énergie. Je crois en la vérité, je ne suis pas optimiste mais réaliste. La danse est aussi nécessaire que le combat. Depuis mon séjour au Brésil, je pense que les meilleurs combattants sont les danseurs. Sur cette partie du disque, je suis plus danseur que combattant.

Malgré ce côté plus joyeux, tu gardes toujours cette même intensité, en es-tu conscient ?
C'est quelque chose que j'ai découvert en travaillant avec Trent Reznor. Je pensais qu'il fallait que je sois en colère pour aller avec la musique sur laquelle je chantais. Dans cet album, tous les morceaux sont une explosion de lumière. Le volcan évoqué dans le titre de l'album est une métaphore pour évoquer cette lumière qui jaillit de la musique. Il faut à chaque fois trouver la manière de pousser les nuages pour sortir.

Cette intensité vient sans doute de la mise en avant de la batterie, pourquoi ce choix ?
La batterie est l'instrument qui a la plus forte similarité avec mon rap. Les gens qui écoutent mes disques pensent beaucoup aux paroles, mais ce sur quoi je me concentre depuis le premier album, ce sont les rythmes. Ils sont sur cet album plus organiques et plus proches de mes influences, des musiques avec lesquels j'ai grandi au Brésil, la samba ou l'ambiance des carnavals, ou d'autres artistes que j'ai écouté comme Fela. Je partage ainsi plus mes goûts musicaux, je suis aujourd'hui plus ouvert alors que j'étais avant dans un style plus pointu.

Il y a aussi un côté plus rock dans cet album, pourquoi ce choix ?
Le son de l'album n'est pas vraiment quelque chose que j'ai choisi. Tout était électronique au départ. Nous n'avons rien enlevé, mais nous avons ajouté des musiciens pour remplacer certains sons. Il reste donc toujours des éléments électroniques dans les morceaux.

Peux-tu nous dire quelques mots sur Rocket, qui débute sur un sample d'un classique du rap, et sur New Day qui achève le disque d'une manière assez puissante ?
Au début de Rocket, il y a effectivement un sample de The Bridge de Mc Shan et Marley Marl, déjà utilisé par Mobb Deep et Dr Dre. C'est le titre le classique absolu du rap pour moi, il a fait KRS One et le son du Queen's. Il me semblait intéressant de l'utiliser car il rappelle une époque vraiment dure à New York. L'utiliser consistait à prendre quelque chose de sombre et essayer de le porter vers la lumière, comme je l'ai expliqué. Tout le monde partage cette expérience avec moi, cela montre l'évolution des choses.
New Day est le dernier morceau que j'ai composé pour l'album, il a été écrit à Paris. Sa particularité est que je l'ai composé seulement sur ma basse, sans programmation. Les autres éléments sont venus s'ajouter plus tard.





Label :
Columbia/Sony Music

Playlist :

  1. Look To The Sun
  2. Patience
  3. Explain My Heart
  4. Triumph
  5. Diagram
  6. Girls Have More Fun
  7. Give It Up
  8. Volcanic Sunlight
  9. Rocket
  10. Fall Up
  11. Innocence
  12. New Day

dimanche 12 juin 2011

Album de la semaine

Cold Cave - Cherish the Light Years


Interview avec Wesley Eisold

- Cold Cave ?
Cold Cave est le nom du projet musical que j’ai commencé il y a quelques années. Je n’avais pas du tout l’intention de jouer live ou d’en faire un groupe.
Mais j’ai ensuite demandé à des amis de m’accompagner en concert et de jouer sur certains morceaux. Je pense que j’ai simplement commencé à faire de la musique par moi-même avec le peu d’équipement que j’avais et c’est juste sorti de cette manière. Peut-être qu’en fait, j’avais sans le savoir l’intention de faire ce style de musique mais je n’en suis pas vraiment sûr. Je ne joue pas de guitare ou de batterie mais j’ai pensé que le clavier est un instrument avec lequel il est facile de composer des morceaux. Au début, c’était supposé être plus influencé  par la musique industrielle de type européen/anglais. Il y avait juste quelques fragments de morceaux qui, assemblés à d’autres fragments ont fini par devenir des chansons et après ça, j’ai apprécié écrire des chansons. L’album Love Comes Close est beaucoup plus cadré et a pas mal en commun avec la musique pop. Ca m’intéressait de faire ce style d’album après avoir sorti des singles beaucoup plus durs juste avant. (avec American Nightmare, ndlr) "

- Influences, songwriting
"Les gens et uniquement les gens. Les gens morts. Les gens vivants. Les gens entre les deux. J’écris quand j’en ressens le besoin, selon l’émotion ou l’urgence. Alors c’est souvent d’humeur changeante et dramatique."

- Vous avez travaillé avec Focus Creeps ( duo formé par Aaron Lewis Brown et Ben Chappell) pour réaliser le clip de Life Magazine. Comment s'est passé cette collaboration et  qui a trouvé l'idée ?
"Ils sont géniaux et je suis très excité de voir ce qu’ils vont faire dans le futur. C’est très facile de travailler avec eux et ils se sont adaptés très vite à une esthétique spécifique que j’avais sans avoir besoin que je l’explique. Je leur ai donné une idée brute et ils sont partis de ça. C’était important d’avoir une vidéo sans histoire ou quelque chose de ridicule dans ce style.
(Identité visuelle) Je ne sais pas à quel point c’est important pour d’autres groupes ou comment réellement décrire la nôtre  mais je pense personnellement que l’identité visuelle doit compléter la musique. Alors, la musique peut en faire de même en retour."

- Le futur?
"Là maintenant, je veux faire un autre album. Je pense que ça peut porter malheur de trop parler du futur."


Line up :
Wesley Eisold
Dominick Fernow
Alex Garcia-Rivera

Label :
Matador Records

Tracklist :
1. The Great Pan is Dead
2. Pacing Around the Church
3. Confetti
4. Catacombs
5. Underworld USA
6. Icons of Summer
7. Alchemy and You
8. Burning Sage
9. Villains of the Moon