Emission radio. Live les Dimanches de 20h à 22h sur le 95 fm (RQC- radio locale Mouscron-Kortrijk- Lille Métropole).

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Pataugeage dans toutes les mares ! (Rock, Electro, Jazz, Hip-Hop, leurs dérivés connus, inconnus ou oubliés)

Tous les Canards vont à la Mare est une réalisation produite par Animation Média Picardie.

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dimanche 29 avril 2012

Archive de la Semaine: Etienn Daho - Eden (1996)


Et si nous causions un peu de French Touch en ce beau dimanche printanier  - un 29 avril, ça devrait le faire, non - ?
La French Touch, est un terme journalistique qui désigne une flopée d’albums sortis dans les 1990 par des artistes français qui faisaient mumuse avec des tables de mixages, des ordinateurs, et une discothèque regroupant l’intégrale de Gainsbourg,  quelques 45 tours yéyé, et la totalité de tout ce que le label Mo’Wax sortira. On jazzonne un peu, on hipopise dans les coins, on a une envie furieuse de faire danser langoureusement, allongé sur le ventre, les mollets relevés.
Eden est le sixième album du rennais d’adoption, l’album sort le 19 novembre 1996. Une poignée de singles, en sont extraits.  « Au commencement », « Soudain », « Les Bords de Seine », et «  me manquer ». L’album est entièrement dédié à la genèse,  mystique comme jamais le père Etienne. Faut dire que dans le milieu des 90, une rumeur a annoncé son décès  à grands coups de secret  et de théories proches des Illuminati !
Il poussera le comique de la chose dans EP avec les anglais de St-Etienne Resurrection.


Dès sa sortie, cet album est mal perçu par le grand public, trop ceci, pas assez cela et le sempiternel « j’aime pas Daho, il a pas de voix »… soit laissons les moutons paître. L’intérêt de cet album est sa richesse harmonique et son aboutissement musical, le résultat de huit années de collaborations avec Philippe Zdar. Ben oui, je vous cause de French Touch.
C’est en Angleterre que l’on en parle comme d’un must have du French Crooner.  Subjectif, certes, mais pas sans fondements.
16 après sa sortie, l’album est à redécouvrir, ne serait que pour se fixer une idée des chemins empruntés pour ce vrai concept-album.
Sarah Cracknell (St-Etienne), Ellie Medeiros, Astrud Gilberto, The Comateens, Les Swingle Sisters (groupe vocal 1962 !) participent à la communion.
Un disque à la fraîche, printanier comme un soir de pluie passé le nez à la fenêtre.


Tracklist :
1.    Au Commencement - (Etienne Daho/Andy Wright-Étienne Daho)
2.    Les Passagers - (Etienne Daho/Sarah Cracknell-Ian Catt)
3.    Un Serpent Sans Importance - (Etienne Daho/Arnold Turboust)
4.    Les Pluies Chaudes De L'Été - (Etienne Daho/Arnold Turboust)
5.    Les Bords De Seine - (Etienne Daho-Astrud Gilberto/Arnold Turboust-Jack Bally)
6.    Me Manquer - (Etienne Daho-Elli Medeiros-Nicholas Dembling/Nicholas Dembling)
7.    Soudain - (Etienne Daho/Nicholas Dembling)
8.    L'Enfer Enfin - (Etienne Daho/Arnold Turboust)
9.    Timide Intimité - (Etienne Daho/Alan Whyte-Étienne Daho)
10. Rendez-Vous Au Jardin Des Plaisirs - (Etienne Daho/Arnold Turboust)
11. Quand Tu M'Appelles Eden - (Etienne Daho/Robert Johnson-Etienne Daho)
12. Des Adieux Très Heureux - (Etienne Daho/Andy Wright-Etienne Daho)

§  Astrud Gilberto participe au titre Les Bords De Seine.
§  Sarah Cracknell participe au titre Les Passagers.
§  Elli Medeiros participe aux titres Me Manquer et Rendez-Vous Au Jardin Des Plaisirs.
§  Lyn Byrd participe aux titres Un Serpent Sans Importance et Me Manquer.

Album de la semaine : Sigur Ros - Valtari


Sigur Ros - Valtari


Interview de Jonsipar Gogolito de Vacarm.net

jonsi

J’ai beaucoup de mal à pouvoir coller une étiquette à ta musique ou même à celle de Sigur Ros. Où trouves tu tes influences pour composer ?


C’est tellement dur à dire. Il y a beaucoup d’influences, pas que de musique. Il y a aussi les gens que je rencontre, les amis, la famille. Les livres et les films, les concerts… A la maison j’écoute du jazz souvent, je laisse tourner en fond, ça doit influencer bien sur.

Quand ont été composés les titres de l’album ?


C’est un regroupement de compositions sur pleins de périodes. Tout a commencé avec 27 titres en poche. Certains ont 10 ans même peut être plus. C’est vraiment étalé sur une longue période de temps. Au départ je pensais faire un album acoustique, quelque chose de très minimaliste et calme. Mais l’univers s’est étoffé et des choses plus folles sont nées, j’ai eu des idées plus étranges, presque punk. Au final l’album est très varié à cause de cet étalement dans le temps.

Avec le dernier album de Sigur Ros, je trouvais le son déjà plus pop qu’auparavant. Le travail sur Gobbledigook a-t-il influencé sur ton projet solo ?


C’est un album composé de pleins de couches, il y a la batterie qui est une première épaisseur. Moi j’arrivais au studio avec ma mallette, on se mettait à jouer. Ce fut un album composé très spontanément et très rapidement, il en va de même pour les arrangements à cordes qui se sont fait très vite. Avec Sigur Ros c’est plutôt des sons très planant, les arrangements avec les cordes étaient très longs à mettre en place. Avec Go on a à faire à une explosion, quelque chose de vraiment plus spontané.

Tu chantes en anglais sur Go, pour quelles raisons préfères-tu chanter en anglais ?


Chanter en anglais c’est tellement cool (rires). C’est aussi parce que c’est un challenge pour moi. Et puis mon copain est américain alors je parle autant anglais qu’islandais. Mais chanter en anglais me faisait peur. Déjà le fait d’écrire en anglais représentait une difficulté, mais aussi, je n’assumais pas trop mon accent, j’avais peur qu’il abime le chant. J’ai beaucoup de travailler dessus.

Il y a-t-il d’autres projets à prévoir avec Alex Somers et Riceboy sleeps ? Avec Jimmy Lavalle et the Album Leaf?


Je ne sais pas. Peut être. Avec Alex Somers, on joue souvent ensemble, il y a aussi un deuxième livre d’illustrations qu’on imagine réaliser.

Tu as prévu une tournée mondiale pour Go, comment va-t-elle s’organiser? Tu auras un groupe ?


Oui il y aura un groupe. Tout n’est pas encore totalement décidé. On doit jouer ensemble pour s’accorder.

Tu mènes plusieurs projets en parallèle de Sigur Ros. Ce n’est pas trop dur d’avoir du temps pour chacun d’entre eux. Ce n’est pas trop difficile d’éviter que chaque projet influe sur l’autre ?


Non c’est facile, c’est fun. Je pense que c’est inévitable qu’il y ait des conflits entre les compositions de chaque projet. Effectivement chaque travail doit influer un peu sur l’autre. Quand j’écris pour Sigur Ros, j’aime appliquer tout de suite, le jouer avec le groupe. Puis ensuite je me recentre sur un autre projet. Mais bon, ça se mélange toujours un petit peu. C’est inévitable, c’est moi, c’est ma voix. Je ne peux pas la changer…désolé ! (rires).

Avec Sigur Ros mais aussi avec Riceboy sleeps, ils y avaient de beaux coffrets collector de proposés au fan. Doit-on s’attendre au même genre de produits pour l’album Go ?


Toi en tout cas tu l’espères ! (rires) Je ne sais pas, il n’ya pas grand-chose de prévu pour l’instant. Il y aura certainement une édition spéciale. Ca sera cool en tout cas.


Un peu d’actualité pour Sigur Ros ?


On a commence il y a quelques mois, on a joué 3 semaines. On regroupe ce qu’on a trouvé chacun de notre côté. On va pouvoir commencer à en sortir quelque chose. Mais c’est cool tu sais, on a vendu le studio, on a vendu la piscine, on est retourné chez Orri Páll Dýrason, le batteur. C’est un retour aux sources, jouer à l’extérieur comme quand on avait 15 ans.
jonsi tour
Ton manager, John Best, dit être excité autant que la fois où il a écouté Agaetis byrjun pour la première fois. Es tu d’accord avec lui pour dire que cet album va nous surprendre à ce point ?


Moi ? Non ! J’ai très peur, j’écoute une chanson et je me dis que c’est terrible, que ce n’est pas bon, puis j’essaye de me convaincre que c’est très bien. Je suis très dur avec moi-même et mon travail. Je vois toujours des choses à améliorer. C’est normal d’avoir plusieurs opinions dessus. Mais c’est vrai que je suis aussi très excité qu’il sorte.

Tu as des regrets sur certaines compositions ?


Non ! Strictement aucun ! Mais si c’était à refaire, je le ferais autrement (rires)

Donc tu as des idées pour un deuxième album ?


Oui ça c’est sur !

Écoutes-tu ta musique chez toi? Ou est ce que lorsque tu as terminé un projet tu n’y prêtes plus l’oreille ?


Non c’est vrai que je n’écoute pas ma musique. Mais parfois il m’arrive de retomber sur de vieilles compositions et je me surprends, comme si je découvrais cette musique.



Line Up :
Jón Þór "Jónsi" Birgisson
Georg "Goggi" Hólm
Kjartan "Kjarri" Sveinsson
Orri Páll Dýrason

Label :
EMI

Tracklist :
1.Ég anda (Je respire)
2.Ekki múkk (Pas un bruit)
3.Varúð (Prudence)
4.Rembihnútur (nom d'un type de nœud très résistant)
5.Dauðalogn (Calme plat)
6.Varðeldur (Feu de camp)
7.Valtari (Rouleau compresseur)
8.Fjögur píanó (Quatre pianos)


dimanche 15 avril 2012

Archive de la Semaine : Pantera - Far Beyond Driven (1994)


Allons faire un tour sur l’étagère Metal  pour l’archive de cette semaine.  On parle d’eux depuis quelques jours, depuis qu’un titre inédit  issu des sessions de Vulgar display of Power (1992) a été mis en vidéo pour le plus grand bonheur des fans.
Vulgar Display of Power  fait un carton mondial dès sa sortie et 20 ans plus tard, il reste bien installé dans le top 5 des albums durs les plus influents de tous les temps. Pour les distraits, c’est la pochette où un clodo reçoit une droite en pleine face, effet garanti.
Pour peu ou prou, Far Beyond Driven qui nous occupe aujourd’hui bénéficie des mêmes atouts et de la même popularité.  Sauf que l’on pousse le bouchon bien plus loin…


À commencer par cette pochette on ne peut plus parlante. Cette perceuse qui enfonce sa rouille dans le crâne du quidam (serait-ce une radio du crâne du hobo baffé de Vulgar ?). L’idée originale bien plus Grosnibard dans l’esprit voulait que cela soit un anus qui y est représenté.  Et de deux donner un effet comique des plus mal venus.  Cet artwork en bleu clinique et rouille est juste l’un des plus réussi dans le monde du headbanging.

Pour le contenu, l’album comporte 12 titres  dont une reprise de Black Sabbath et joie ce n’est pas une énième resucée de « Paranoïd ».  C’est « Planet Caravan » qui bénéficie d’une relecture respectueuse et engagée. Le résultat est somptueux bien dans l’air de ce que pourra proposer Alice in Chains sur leur incontournable Jar of Flies/Sap. Un must mais ne vous y trompez pas, Far Beyond Driven ne verse pas dans le slow crapuleux. Au rayon trash in ya face, il marque le pas et s’inscrit dans une veine jusqu’au boutiste. Tout gravite en mode plus. Les riffs acérés et décisifs du défunt Dimebag, il parvient à monter les couches de son mille-feuilles sonore pour rendre les titres explosifs et tranchants, Anselmo a définitivement adopté son costume d’orateur-hurleur et il s’y sent comme un poisson dans l’eau en multipliant les growls et en s’essayant avec conviction au lyrisme qui l’éloigne de ses aboiements criards du début et quand ça se pose il est profond et juste. 


La section rythmique n’est pas en reste. Dans les années 1990, on loue le travail d’un Igor Cavalera ou d’un Dave Lombardo, pourtant Vinnie Paul manie puissance et élasticité comme jamais sur cette plaque (pour les batteurs en herbe… bonne chance pour suivre).  Rex Brown  la basse, n’est pas le plus inventif  mais il tient lui aussi la boutique avec une belle intensité.

Au final, on découvre 4 musiciens, bien dans leur temps, bien dans leurs pompes pour un album assez ultime.  On devine qu’il y’aura forcément un avant et un après Driven.


Tracklist : Strenght beyond Strenght, Becoming, 5 minutes alone,  I’m Broken, Good friends and a bottle of pills, hard lines Sunken cheeks, Slaughtered, 25 years, Shedding skin,  Use my third arm, Throes of rejection, Planet Caravan



Album de la semaine : The Spyrals - The Spyrals

The Spyrals - The Spyrals



Line Up :
Jeff Lewis - guitare, voix
Brandon Wurtz - basse
Elliott Kiger - batterie

Label :
Inside The Moon

Tracklist :
01 – Lonely Eyes
02 – Disguise
03 – Trying To Please
04 – Calling Out Your Name
05 – Long Road Out
06 – Radiation
07 – Save Yourself
08 – The Rain
09 – Evil Kindt







dimanche 8 avril 2012

Album de la semaine : Pelican - Ataraxia Taraxis

Pelican - Ataraxia Taraxis


Interview de Pelican, par Muriel d'Obskure

-Peux-tu nous présenter en quelques lignes les membres de Pelican et leur fonction ?
-Laurent Lebec (première guitare), Trevor de Brauw (deuxième guitare), Bryan Herweg (basse), Larry Herweg (batterie). Et nous nous occupons tous de gérer les affaires courantes du mieux que nous le pouvons.
Photo de Pelican
-Est-ce que Pelican a été conçu dès le départ comme un groupe exclusivement instrumental ? Si oui, pour quelle raison vous a-t-il semblé nécessaire de vous passer d'apport vocal ? Si non, à partir de quel moment et pourquoi la métamorphose a-t-elle eu lieu ?
-En fait nous avions prévu d’avoir un chanteur à l’origine, mais nous nous en sommes finalement passés car, une fois notre premier show joué, ça a soudain cessé d’être un problème. Nous sommes tous amis depuis 10 ans et nous nous sentons bien sans la présence d’un chanteur. Nous avons pris conscience que nous pouvions évoluer en tant que groupe exclusivement instrumental, et c’est ce que nous avons fait. Si un beau jour le besoin d’engager un vocaliste se fait sentir, nous n’y serons pas forcément opposés. Je pense sincèrement qu’il est possible d’intégrer des vocaux dans le contexte d’un groupe instrumental, et j’espère même qu’il se présentera une occasion pour nous d’y venir. Mais pour l’heure, nous sommes suffisamment inspirés avec seulement deux guitares, une basse et une batterie.
-A quoi tient la différence principale en terme de composition ? Est-ce que le fait de ne pas avoir de chant libère des espaces dans la partition, et si oui faites-vous en sorte de les combler en insufflant aux lignes instrumentales des formes et des dynamiques qui ne pourrait pas exister autrement ?
-L’absence de chant a un effet libérateur ; nous avons la possibilité d’écrire et de développer notre musique sans nous soucier d’autre chose. Nous ne sommes pas contraints de travailler autour d’une ligne mélodique vocale et c’est ce qui pour nous fait toute la différence.
-Pouvez-vous vous imaginer employer un chanter et/ou une chanteuse sous le patronyme Pelican ? Dans le même ordre d'idée, est-il envisageable de « conceptualiser » votre musique à l'aide de speechs samplés, à la manière d'un Godspeed You ! Black Emperor ?
-J’ai répondu à ta question plus haut.
-Depuis un peu plus de deux ans, une certaine catégorie de groupes issus du hardcore privilégient justement une approche de plus en plus instrumentale avec une utilisation atmosphérique des murs de guitares et des rythmiques éloignées des modèles binaires. Je pense par exemple à Isis, Cult of Luna ou plus récemment encore Red Sparowes. Considères-tu que Pelican appartient à la même génération de groupes ? Quelles sont selon toi les principales caractéristiques (esprit, objectifs...) qui définiront demain cette scène dans les manuels d'histoire musicale ?
-Je pense effectivement que nous appartenons à cette catégorie, car je sais que les gars d’Isis et de Red Sparowes viennent du même milieu que le notre – nous avons tous formé des groupes de punk et de hardcore, puis avons ressenti le besoin d’aller plus loin avec nos groupes. Je pense toutefois que nous avons des approches et des objectifs différents. L’objectif de Pelican est de promouvoir à fond la mélodie, l’espoir et une idée de beauté dans notre musique – nous voulons vraiment associer musique heavy et beauté.
-Peux-tu expliquer le sens abstrait du titre de votre dernier album en date « The Fire in Our Throats Will Beckon the Thaw » ? S'agit-il d'une forme de concept liant les morceaux entre eux ?
-Le titre du disque lie entre elles des références au temps, à notre environnement, aux étoiles et aux phénomènes climatiques. Il s’agit aussi de suggérer des métaphores entre ces éléments et les changements pouvant survenir dans la vie d’un individu, et d’expliquer comment chaque individu a la responsabilité de surmonter les défis de sa propre vie – à la manière d’une quête. Le titre de l’album est en quelque sorte un hommage à tous ceux qui se battent pour rendre leur vie meilleure.
Photo de Pelican
-Combien de temps après la sortie de « Australasia » avez-vous commencé à poser les bases de la ligne directrice du nouvel album ?
-Direct. Nous n’arrêtons jamais d’écrire. Nous avons déjà deux morceaux de prêt pour le prochain album.
-Les accalmies, parfois acoustiques, tiennent une place plus étendue qu'auparavant dans votre musique. Doit-on y voir l'évolution naturelle après « Australasia » ou avez-vous senti le besoin de rechercher un équilibre délibérément autre ? Qu'espérez-vous obtenir de votre identité sonore actuelle ? Est-ce que les contrastes d'intensité plus accentués sont une façon de suggérer des « histoires » à travers vos compositions ?
-Les guitares acoutiques étaient déjà présentes sur « Australasia ». Nous avons d’ailleurs enregistré beaucoup plus de parties acoustiques pour « Australasia », mais le fait est que le mix de l’album les a enfouies jusqu’à en rendre certaines à peine audibles. Nous commençons toujours à composer via la guitare acoustique, et je crois fermement qu’une composition n’est bonne que si sa base est solide. Il est toujours possible d’utiliser des effets pour bâtir un morceau, mais mon style d’écriture est très old-school. Une chanson commence par des riffs, puis une maquette, et c’est à partir de là qu’on peut commencer à la peaufiner. Sur ce nouveau disque, nous nous sommes efforcés d’obtenir un son bien plus équilibré, de laisser respirer l’enregistrement. Nous avons pris conscience que « Australasia » était trop dense. Il nous fallait davantage d’espace. Je suis convaincu que ce besoin d’espaces va continuer à se faire sentir – malgré tout nous travaillons en ce moment sur nos morceaux les plus heavy à ce jour.
-Votre musique confère une impression de déplacement latéral tout en ménageant une profondeur technique conséquentes. Est-ce qu'il vous arrive de vous fixer des limites quant à la densité de pistes qu'il est opportun de superposer pour ne pas biaiser l'équilibre entre le côté fluide et le côté progressif ?
-Absolument, et ta lecture de notre musique est très profonde car tu sembles avoir compris le principe de la tension dynamique qui est cruciale pour tout musicien – quand est-il bon de charger une partie, quand faut-il s’en tenir à l’essentiel, quand une transition est-elle trop abrupte, etc. Le seul indicateur de ce qui fonctionne et finit par trouver son chemin dans une compo, c’est ce qui marche au feeling, ce qui sonne naturel et organique. Pour nous, les transitions présentent un intérêt majeur ainsi que la façon de les faire paraître subtiles lorsque c’est nécessaire ou au contraire plus dures aux moments appropriés. This is the real fun!
-Où en est le split CD en préparation avec Mono ? Peux-tu nous livrer quelques éclaircissements sur les origines de cette initiative, ainsi si possible que des infos pratiques (label, date de parution, orientation musicale de votre contribution au tracklisting...) ?
-Mono sont d’excellents amis, et c’est également un groupe que nous adorons, donc le split était tout ce qu’il y a de plus sensé. Notre face du split contiendra un court remix d’un vieux morceau par James Plotkin et une nouvelle version de « Red Ran Amber », beaucoup plus atmosphérique. C’est une nouvelle direction pour nous.
-J'imagine qu'une tournée mondiale pour promouvoir l'album est dans l'air du temps. Est-ce que le calendrier a déjà une forme définitive, sinon officielle ? Allez-vous faire un crochet conséquent par la France ?
-Nous avons tourné cet été au Japon et aux US, puis nous allons faire des dates avec Opeth en octobre. Ensuite nous partirons en Grande-Bretagne en décembre et nous serons partout en Europe pour une tournée en février/mars 2006. Nous avons hâte de retourner en France !
Photo de Pelican
-Peux-tu dire quelques mots sur Tusk, les liens de ce groupe avec Pelican et son actualité, s'il en a une...
-Tusk était en fait notre premier groupe, à l’époque Pelican était un side-project. Nous menons toujours les deux groupes de front mais Pelican a une actualité plus vaste en ce moment. Mais un nouvel album de Tusk est dans la boîte et nous devrions le sortir bientôt. Tusk est un groupe pour ceux qui aiment leur grind un peu aventureux et haché !
-Si je te demande d'associer « The Fire in Our Throats... » à un film, lequel te vient d'emblée à l'esprit, et pourquoi ?
-Je pense que ce se serait bien adapté pour un film de science-fiction genre Blade Runner, voire même un documentaire comme March of the Penguins. Mais je n’en sais trop rien en fait. C’est un domaine que nous aimerions beaucoup explorer. Ce serait très excitant d’écrire de la musique pour un film.
-Dans quelle mesure la popularité immédiate d'un groupe est-elle dépendante des facteurs « timing » et « mode » ? Penses-tu que Pelican est dans un bon wagon à ce niveau là ?
-Je pense que ça a son importance – toutes les décisions que tu prends en rapport avec ta musique sont importantes et affectent la façon dont ton groupe est perçu, du packaging au label choisi en passant par les tournées, le climat musical du moment, etc. Il me semble que Hydra Head est un excellent label pour nous, et je pense que l’heure est venue pour les groupes instrumentaux d’offrir quelque chose au grand public. Nous sommes heureux et flattés de la manière dont les choses progressent pour nous, ainsi que pour tous les groupes qui nous inspirent et qui ont le vent en poupe, comme Isis, Mono, Tarentel, Eluvium, Mogwai, etc.
-Les dernières lignes t'appartiennent, fais en bon usage !
-Salut à nos amis français ! Nous serons chez vous bientôt. [b](NdT : en Français dans le texte)[/b]


Line Up :
Trevor de Brauw
Bryan Herweg
Larry Herweg
Laurent Schroeder-Lebec

Label :
Southern Lord

Tracklist :
01 – Ataraxia
02 – Lathe Biosas
03 – Parasite Colony
04 – Taraxis





dimanche 1 avril 2012

Archive de la Semaine : Sandra Kim - Make Up (2011)


Chronique belge.


Sandra Caldarone (qui deviendra Kim)  a 13 ans lorsqu’elle remporte le concours Eurovision en mai 1986, avec un sémillant « J’aime la vie » qui deviendra très vite par erreur « J’aime le vie »  hum.  Par la même occasion, elle devient l’une des rares francophones (l’autre c’est c’line Dion) à remporter l’enjeu. Dans la foulée, elle devient une icône publique entre Adamo et Eddy Merckx … à cette époque, nous sommes nulle part en tennis…


En 2011, La « Ptite » Sandra publiait son 7iè album pour célébrer ses 25 ans de carrière. L’opus s’appelle malicieusement Make Up et renferme 8 titres tous plus habillés les que les autres par une kyrielle d’artistes belges.
La pochette nous la laisse entrevoir lascive, séductrice et maquillée (ben oui).  Ne dit-on pas combattre le mal par le mal et donc les idées reçues par un des clichés les plus lourdingues.


Sans la plaindre, 25 ans plus tard, elle bénéficie toujours des retombées de l’Eurovision, on peut profiter de la sortie de cet album pour s’interroger sur le vedettariat  dans notre plat pays. À l’heure où les « artistes » dit populaires francophones se bataillent pour être les nouveaux peines à  voir,  Zazie, ou Raphaël – où comment écrire des chansons qui racontent les courses à Lidl - ,  la « ptite » Sandra bénéficie toujours d’une image d’ultime has-been savamment entretenue depuis 20 ans par des médias « bien inspirés » et des choix de carrière douteux.
Elle s’en fout un peu parce qu’elle a menée l’essentiel de sa carrière en Flandres.  Ça ne vous rappelle rien, l’histoire d’un(e) immigré(e) italien(ne) qui devient numéro un du pays !
C’est en s’attardant sur son chemin parcouru que les détracteurs peuvent y aller à cœur joie.  On mettra cela sur le compte d’une grande générosité  ou d’une énorme naïveté doublé de mauvais choix totalitaires, mais elle a quand même bien donné pour se faire démolir par les critiques.
En Belgique, tout le monde connaît son parcours jalonné de karaoké dans les ducasses de village aux plateaux de télé-crochet où elle est membre du jury en passant par les adaptions dans des comédies musicales ultra shampouinées.  En plus, elle a l’air de ne rien regretter, sur son site internet, on retrouve l’ensemble de tous ces 45 tours, participations à des compilations, duo –cruchots !


Si on poursuit l’analyse et que l’on enlève cette image suffocante de gamine des kermesses, on trouve ce qui nous intéresse la musique. Kim est une chanteuse à voix, mouais bon… les synthés 80’s et les violons dégoulinants ont souvent eu la part belle dans des compos à la Mickey Parade, soit. On ne va jamais savoir, si elle a fait ces choix consciemment ou si tout cela était imposé par un sourd aussi ouvert d’esprit qu’un taliban.  Certes, elle pouvait faire ces choix elle-même, mais elle vient d’une vieille école où avant de respirer dans un studio, on s’entoure d’un producteur, un compositeur et une batterie d’ouvriers pour pondre trois minutes immédiates.  Pour ce Make UP c’est encore le cas.


Sur cet album, Sandra Kim apparaît dans les crédits en qualité de Backing Vocals, postulat plus que parlant. La place est laissée à la musique.  Ce sont les orfèvres pop du moment qui s’attellent à la tâche Anthony Sinatra (Hollywood Porn Stars, Piano Club), Piet Goddaer (Ozark Henry), David Bartholomé (Sharko), Guillaume Streel ou encore Simon Schoovaerts.  Pour les textes, Dani Klein (Vaya Con Dios), Jacques Duvall (l’Expert en désespoir !), Adamo, et Bartholomé.
Bon et il est comment ce disque (au 600iè caractère, il est temps d’en parler non ?).
Il est bon dans le genre, un poil trop orchestré certainement, bourré d'humour et de second degré aussi … un disque qui ne fait pas mal et qui sans des lourdeurs convenus pourrait sans problèmes entrer dans un beau panel de musique lounge un peu concernée comme a pu en produire Ozark Henry ou Hooverphonic … incompréhensible d’ailleurs que ces derniers n’aient pas été conviés à la fête.
Un disque du dimanche !

Tracklist : Make Up - Anyway the wind blows - Good Luck, Bad Luck - Lost and Found - Top Price - Voler le temps - La Nuit - Musique ma soeur





Album de la semaine : The Apples - Fly On It

The Apples - Fly On It


Interview de The Apples, par Gil Karpas de Slate The Disco

The early part of this century was a fertile time for music. Old ideas were breaking down and new ones were growing from their decomposing matter. From these green shoots of the new millennium came a spirit that the old traditions were reborn in the DNA of new live music. The breath of new day and the breeze of a new morning blew through the horns and with that the sound of muscular brass barked. DJs scratched up the skin, hair and nails and a beating heart of a heavy rhythm section bust this new body of sound on to a skeleton. The Apples burst on to the post Y2K world in the millennial meltdown of musical barriers. The internet age was here and rolling out in a wave of fusions, culture, music, ideas and criss-crossing connections. Just ahead of the wave were a bunch of musicians from different cities in Israel, all independently doing their own thing, until fate, chance or divine intervention (chose whichever you see fit) catalysed them together…and as I found out from chatting to the powerhouse drum-meister Yonadav Halevy, The Apples were very organic.
“The band came about from friends and connections. Some grew up in the Haifa Scene, other from the Jerusalem music academy, others from the Tel Aviv DJ club scene”
I asked what was the settings that brought them all together. The Radio Trip DJs, the 4-piece horn section and the double drums and bass duo…
“We first met at sessions, Jams, improvs and so on, it was something that came together bit by bit. Soon we had a regular work-out going on, it was organically on the scene that we first started cutting the blueprints of a band and then by the end of 2002, our first album. What I would call our first real gig, was the album release party.”
Its easy to get confused. These were hectic times. I asked, whether the album or the gigs came first and how did this fit with the notion of a band?
“We’d been gigging for a year at these sessions and so on, but the album came about as a result of 2 of us moving away. We felt that before they did that we had to catch the moment and the music we had made. So the album was a way that we could capture that magic. Once we heard it back, we felt inspired and then things changed. We realised what we had”
“MITZ” (Hebrew for Juice) was released on the Bumbaklaat label in early 2003 and their fate was sealed. Ever since this genesis on the vibrant Israeli gig scene, The Apples had just come together around the creative force of music. With the positive reaction from the band and the public to the first album. It only followed that there should be a follow on. The guys got back to the lab and got to work on their second album. By now, word was getting round that from somewhere in the eastern Mediterranean, the voice of a new band was beginning to make waves.
Their second album “ATTENTION” certainly grabbed just that.
“We hooked up a deal for a single on Freestyle Records label out of London. One thing led to another and now we’ve released two albums with the Label. “Buzzin About” and “The Apples Present: Kings”
This label is famed the world over for being purveyors of the heaviest dancefloor cuts from the international Funk and Jazz scene. There are a few other great brass bands coming about such as the Hot 8 Brass Band, The Youngblood Brass Band and the Hackney Colliery Band. Yet with so many different elements to the band, I felt compelled to ask; “what do you consider yourselves to be musically?”
“Post Funk” states Yonadav clearly. “and we’re more on the fringe”
The Apples are definitely worth the ticket, I’ve met them, I’ve written about them, I’ve seen them gig, I’ve got their records and lots of people I know and the new ones I meet all say the same thing; When it comes to energy, a show, music and a party, The Apples are it. What’s-more they are forging ahead into this new century with all the creative force of the birth as the soundwave moves outwards, onwards and forwards, they just keep on playing, keep on mixing it up and keep on blasting the brass. 

Line Up :
Offer "Schoolmaster" Tal
Uri "Mixmonster" Wertheim
Yonadav Halevy
Yaron Ouzana
Arthur Krasnobaev
Oleg Nayman
Yakir Sasson
Erez Todres
Alon Carmelly

Label :
Freestyle Records

Tracklist :
01 – Preserve
02 – Fly On It
03 – Sixth Stream
04 – Thang
05 – Rhinocerize
06 – Looking For Trouble
07 – Powder
08 – Do The Car Horn