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dimanche 4 septembre 2011

Album de la semaine : Dirty Beaches & Ela Orleans - Double Feature


Dirty Beaches & Ela Orleans - Double Feature


Interview de Dirty Beaches

Si tu devais décrire ta personnalité en trois mots, lesquels choisirais-tu ?
Vivre, Aimer, Conduire.
Peux-tu nous expliquer ce nom, Dirty Beaches ?
Dirty Beaches est tiré des paroles du groupe d’un ami à moi, Postcars (Fixture Records), basé à Montréal. Il a écrit une chanson parlant d’un homme se tenant debout face à une plage souillée, évoquant des souvenirs du passé. Dimitri (Postcards) étant d’origine grecque, il est, comme moi, un immigrant arrivé au Canada avec sa famille. J’ai vraiment aimé cet image d’un homme déplacé sur des terres étrangères qu’il appelle maison. Et le nom est né peu après, restant le même depuis 2006. Au début, je ne m’embêtais pas vraiment à l’expliquer parce que c’est une histoire un peu longue et qu’au final tout le monde s’en fout.
Tu vis à Vancouver. Peux-tu nous dire comment est « ton » Vancouver ? Est-ce un bon endroit pour trouver l’inspiration ?
Je vis dans l’est de Vancouver, près du quartier d’Hastings. C’est très crasseux, et on fait face à une épidémie de crack qui va de pair avec le problème des sans-abris. Je partage une salle de répétition à East Hastings avec un groupe d’artistes derrière une galerie d’art. A Vancouver, on trouve de la nourriture asiatique formidable, à la différence de Montréal. Des montagnes majestueuses surplombent la ville, comme dans la série Twin Peaks, et l’hiver ici est si doux que je glousse quand je me réveille à cette saison et que je regarde par la fenêtre. Je déteste avoir froid et c’est sans doute l’endroit le plus chaud du Canada.
Si tu es obligé de t’exiler sur une île déserte, quels disques fourres-tu dans ton sac ?
When de Vincent Gallo.
Ta musique semble être un mélange entre chanson et film, Suicide et David Lynch. Comment définirais-tu ta musique et quelles influences y retranscris-tu ?
Ma façon de faire de la musique est très similaire à celle utilisée pour faire un film. J’ai une idée en tête, ou l’image d’un personnage, ou d’une scène particulière, et je commence à faire des recherches sur les sons et les images que j’aimerais mettre en œuvre, ce qui est similaire au casting pour un film. De là, je commence à travailler sur l’histoire et je développe un peu plus le personnage.
Quel sentiment essayes-tu de faire passer à travers ta musique ?
Ça dépend du disque, mais les thèmes les plus abordés concernent le voyage et le passage du temps.
Par tes vidéos-clips, on sent une obsession pour le cinéma. Qu’aimes-tu dans le cinéma et pour quelles raisons ?
J’aime le cinéma. Ce qui veut dire que je regarde un tas de différents types de films. Tout, du cinéma pan-asiatique, Werner Herzog, Fassbinder, Wong Kar-Wai, à des comédies culculs et des films d’actions hollywoodiens.
Comment décrirais-tu ton évolution en terme de songwriting et de son depuis ton premier LP, Horror ?
J’ai d’abord fait du multipiste, en jouant chaque instrument sur Old Blood. J’ai enregistré Horror en live, en faisant des boucles et en utilisant une boîte à rythmes. Maintenant je mixe le tout avec des samples. Je pense que mon songwriting s’est conceptuellement développé durant les cinq dernières années. Je souhaite essayer et explorer différentes techniques sur mes quelques sorties à venir, sans sampler. J’aimerais aussi être dans un groupe car jouer de la musique simple et énergique avec des potes me manque.
Badlands est sorti sur Zoo Music. As-tu des attentes particulières pour cet album ?
Non, pas vraiment. La seule chose qui m’importait était d’en faire un hommage à la jeunesse de mon père.
Quel est ton sentiment a propos de ton futur split sur Night People et La Station Radar en compagnie d’Ela Orleans ?
Je suis très excité parce que j’adore Ela et Shawn (Night People). Je les ai tous les deux rencontrés en persone, et ce sont de bons amis, de vrais amours. Des gens vraiment adorales. Alors ce fut un plaisir de travailler avec eux et je suis impatient qu’il sorte.
Comment as-tu commencé à travailler avec eux ?
J’ai rencontré Ela après avoir découvert sa musique sur MySpace. Je l’ai invitée à jouer avec moi lors d’un concert à New-York au cours d’une tournée américaine à l’occasion d’une de mes cassettes sur Night People. Elle nous a hebergés et nous a préparé le meilleur des petits dèj’. Ela et moi avons également les mêmes goûts en cuisine, on aime le même type d’aliments. Ela à l’époque était déjà chez la Station Radar (France), et Fleur et Jerôme ont eu la gentillesse de me demander si je ne voulais pas sortir quelque chose pour LSR. C’est à ce moment que Shawn a découvert la musique d’Ela, et que nous sommes tous devenus amis.
Tu as réalisé un autre split en compagnie d’US Girl. Tu as l’air d’aimer ce type de projets. Tu peux nous expliquer ?
Meghan (US Girls) est une autre artiste que j’admire immensément. J’adore vraiment faire des splits avec des gens que je connais personnellement, et dont j’apprécie la musique. Je préfère enregistrer des splits avec des gens que j’ai déjà rencontrés en personne, plutôt qu’avec quelqu’un que je connais seulement via internet.
Confères-tu autant d’importance à l’esthétique des albums qu’à la musique qu’ils contiennent ? Peux-tu expliquer le processus créatif pour Badlands ?
Tout est important dans la création d’un disque. Du son au concept au design. Tout doit être pris au sérieux. J’ai partiellement expliqué la conception de Badlands précédemment. Ma motivation derrière Badlands était cette tentative de recréer la musique de jeunesse de mon père dans un monde fictif avec une narration abstraite semblable au travail de David Lynch. Il ne pouvait exister que cette méthode, à défaut Badlandssonnerait plus comme du Stray Cats.
Tu as une foultitude de projets. Quel est le prochain ?
Il y en a tellement ! J’ai sorti une BO pour un court-métrage. Il est possible de la trouver par ici. Je travaille également sur une cassette split dub avec mon pote Matt Koshak. Il y a quelques autres sorties sur le feu en ce moment… J’en dirai un peu plus quand ce sera prêt à être dévoilé.
Dirty Beaches est-il un bon groupe de scène ? Quel est la configuration ? Quand viens-tu nous montrer ça en France ?
Bon ou mauvais, ça dépend des gens. C’est simplement une histoire de goût. Mais j’ai effectivement pour plan de vous montrer en France ce que ça donne. Je suis impatient de jouer en Europe.
As-tu des side-projects ?
TOP SECRET
Quels sont les amis de Dirty Beaches ? Y-a-t-il une scène à Vancouver ou aux USA à laquelle tu as l’impression d’appartenir ?
Il n’y a pas de scène, juste des gens travaillant dans des sphères proches tout autour du globe comme Ela Orleans, Night People Records, Fixture Records, LanternUS GirlsJeans WilderItalian Beach Babes Records, etc. C’est ce qu’il y à de mieux dans les tournées… rencontrer d’autres gens exceptionnels. S’ils sont sympas, on devient amis. Les réseaux DIY underground existent depuis bien longtemps et perdurent car on se soutient mutuellement comme le ferait une famille. Quand on prend la route, on s’héberge les uns les autres, et ça marche des deux sens. Les amis deviennent votre famille quand vous êtes un étranger dans un nouvelle ville.
Quel est ton opinion à propos de l’industrie musicale ?
C’est génial, parce qu’internet a permis à des gens comme nous d’exister sur une échelle plus large, plutôt que dans des concerts en appartement. Si nous étions dix ans dans le passé, tu ne serais pas en train de m’interviewer. C’est pourquoi j’ai un bon feeling avec la musique, et je pense que nous en vivons un certain âge d’or. On a accès à tant de musique en ligne… Nous sommes la génération archive.
Tu as un chouette blog, Alex. Quel est ton sentiment à propos de la culture blog ?
Je pense que c’est une façon géniale de promouvoir et partager de l’information. A part ça, je ne vois pas ça comme pouvant être autre chose… Est ce que je suis en train de passer complètement à côté de la ‘blog culture’ ?
Pour conclure, peux-tu nous en dire plus sur tes mixtapes ?

Oui, j’ai un tas de morceaux sur mon blog, Friends Are Your Family (vol 1vol 2vol 3vol 4). En gros, c’est une série de mixtapes de groupes d’amis que j’adore. Par ce biais, ça me fait plaisir de faire leur promo. Ce sont des artistes qui je pense vont continuer à s’aventurer vers des voies différentes et excitantes. Alors svp, supportez nous, croyez en nous et surveillez notre évolution.


Line up :
Ela Orleans
Dirty Beaches

Label :
La Station Radar // Atelier Ciseaux
Night People

Tracklist :
1. Tides and Shadows
2. Neverend
3. Somewhere
4. Vertigo
5. In the night
6. I know
7. God speed
8. Crosses
9. Death valley
10. Don't let the devil find you
11. L train
12. A train

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