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dimanche 18 mars 2012

Album de la semaine : Thievery Corporation - Culture of Fear

Thievery Corporation - Culture of Fear


Interview de Thievery Corporation, par Grégory Papin de WSound


Musiciens stylistes, Rob Garza et Eric Hilton de Thievery Corporation comptent parmi les plus influents membres de la communauté downtempo. De singles épatants en compilations essentielles (telle la dernière « Jet Society »), en passant par leur premier album « Sounds From The Thievery Hi Fi », ils ont posé les fondations d’une musique à dominante échantillonnée, multidirectionnelle mais surtout très agréable. Certes ce ne sont pas des techniciens hors pair ou des innovateurs acharnés, mais leurs compositions pour salons enfumés valent le détour, ne serait ce que pour leur façon de se fondre dans certaines ambiances. Leur prochain album (« The Mirror Conspiracy », en chronique) ne sort qu’au mois de septembre, mais ils sont déjà dans Wsound. Enfin seulement Eric, Rob étant retenu pour affaires à l’autre bout de la planète. 
 
J’ai lu quelquepart que Rob était employé dans une société de contre espionnage. Tu as le droit d’en parler ?
Oui, c’est à peu près ça. Son père gère une boite privée anti terroriste, CTI. C’est un ancien policier de Chicago expert en anti terrorisme auprès d’organisations internationales comme l’ONU. Le genre de mec qui fit des négociations dans les prises d’otage, des trucs sérieux. En fait, je peux te le dire parce qu’il est absent, Rob était une sorte de délinquant juvénile, condamné pour vol de voitures et petits larcins. Son père a fini par l’embaucher dans sa société et ça l’a complètement transformer. Il travaillait à la sécurité de l’aéroport de Chicago, et c’est là qu’il a commencé à mettre des costumes et à y prendre goût. Maintenant il se fait faire ses costumes sur mesure par Mr Eddy, un tailleur très réputé de Londres.

Puisque tu viens à en parler, cette manie du port du costume n’est-elle pas parfois une contrainte ? 
On aime s’habiller, être élégants. Et pour les hommes il n’y a guère le choix : ce sont les costumes. C’est très agréable en hiver mais c’est vrai que ça dépend du temps et même de notre humeur. Et la presse s’amuse un peu trop avec ça. Mais on ne sait jamais ce qui va arriver. L’année dernière, on est allé jouer sur une péniche en Allemagne, et il a commencé à faire chaud, je veux dire très très chaud, avec la condensation sur les murs et tout ça. Au bout d’un moment on a enlevé nos chemises et à la fin on était quasiment à poil. Les spectateurs ne s’y attendaient pas mais on ne pouvait pas faire autrement. 

Vous sortez sans relâche des compilations plus ou moins thématiques. Qu’est ce qui vous plait dans cette activité ?
Il y en a de toutes sortes. « 18th Street Lounge » était une collection de chansons populaires dans notre club, qui a le même nom. « Dubbed Out In DC » rassemblait des tracks plutôt à consonance dub / drum & bass. « Covert Operations » rassemblait les morceaux inédits de Thievry Corporation. « Jet Society » est dédiée à la musique classieuse. On aime beaucoup compiler des morceaux. On prépare quelque chose pour Verve en ce moment, une compilation de nos morceaux préférés piochés dans leur catalogue – c’est énorme -. On va peut être d’ailleurs remixer Astrid Gilberto pour eux également. Et puis sur notre propre label, qui s’appelle également 18th Street Lounge, on va peut être faire une compilation de ‘library music’, ces musiques d’illustration enregistrées à la va vite par de piètres musiciens mais qui donnent parfois des résultats hallucinants. Le travail artistique à la chaîne. A ne pas confondre avec de la musique de bibliothèque. Aux Etats Unis les gens ne comprennent pas l’expression.

Votre musique est basée sur l’échantillonnage. Que répondez vous aux gens qui vous accusent de pillage, même si c’est un pillage revendiqué ?
Je le dis souvent mais notre musique est véritablement la création de notre collection de disques. Où qu’on aille on cherche des disques rares, des musiques que l’on ne connaît pas. Il faut comprendre que c’est un travail en soi que de collectionner. Mais on utilise également des musiciens, et de plus en plus. On refait d’ailleurs notre studio et on se prépare à enregistrer des musiciens, c’est l’une de nos principales préoccupations. On travaillait avant de partir avec un joueur de harpe et un type qui joue du rhapsichord.

On retrouve sur « The Mirror Concpiracy » votre tube "Lebanese Blonde" , paru il y a déjà un peu de temps.
Ce sont les problèmes de calendriers des distributeurs. L’album entier aurait pu sortir il y a neuf mois. Mais ce n’est pas très grave, c’est une bonne chanson.

Il y a pas mal de voix sur « The Mirror Concpiracy ».
Oui avec le temps on évolue de plus en plus vers un délire de soundtrack, alors qu’au départ on plaisait beaucoup aux beatheadz. Les rythmiques étaient plus épaisses. Mais du coup les Américains accrochent encore plus. La patron de Spin magazine (magazine de rock US fortement mainstream, ndr) adore notre album. Les Américains ont besoin de catégories simples.

Vous ne vous sentez pas un peu esseulés quand même en Amérique ?
Je conçois vraiment la musique comme un langage internationale, même si c’est un peu cliché de le dire. Je suis plus heureux de venir faire de la promo en Europe qu’aux Etats Unis s’il fallait choisir. 

Pourquoi avoir donné ce nom à votre album ?
Rob lisait un truc sur la conspiration du triangle. Les Américains raffolent de théorie du complot, on trouvait que c’était marrant. Ca ne veut rien dire du tout.

Considérez vous votre musique comme étant élitiste ?
Non. Je comprends le sens de ta question, mais justement, malgré l’image que l’on donne de nous mêmes, on fait très attention à ça. On ne veut pas être élitiste en matière de musique. Je veux dire, je suis fan de Led Zeppelin si ça te suffit comme réponse. Et on ne réserve pas notre musique à un public de rentiers et de mannequins maigrichonnes. La dernière fois qu’on était à New York, on a été invité à jouer dans une soirée huppée dans un endroit à la mode. On n’a joué que dix minutes puisque l’assemblée ne voulait entendre que de la house cheesy super commerciale. Je ne sais pas si tu l’avais remarqué, mais les mannequins n’ont souvent aucun goût en matière de musique ! Nous aimons les endroits intimistes, les bars. On vient de finir une tournée d’une vingtaine de dates, au Portugal, en Italie, en Angleterre. Et de temps en temps on joue dans notre club le 18th Street Lounge à Washington.

C’est pas trop complexe de gérer un club ?
Déjà on a un bail sur dix ans ce qui nous laisse une certaine sécurité, indirectement ça nous permet de prendre des risques. C’est un vieux manoir sur trois étages. Notre équipe de videurs est constituée de rastafariens. Et les femmes sont délicieuses. Ca s’améliore chaque année, c’est ouvert du mardi au samedi. Si vous passez par Washington, n’hésitez pas à faire un tour.

Line up :
Rob Garza
Eric Hilton

Label :
Eighteenth Street Lounge Music

Tracklist :
01 – Web of Deception
02 – Culture of Fear
03 – Take My Soul
04 – Light Flares
05 – Stargazer
06 – Where It All Starts
07 – Tower Seven
08 – Is It Over
09 – False Flag Dub
10 – Safar (The Journey)
11 – Fragments
12 – Overstand
13 – Free



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