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dimanche 26 janvier 2014

Album de la Semaine : Mogwai - Rave Tapes

Mogwai


Rave Tapes


Interview de Mogwai, par Thomas Burgel des Inrocks

Près de 20 ans de carrière et une “young team” qui a su, définitivement, gagner son indépendance, multiplier les projets et ambiances sans, jamais, renier ses qualités initiales : Rave Tapes, nouvel album de Mogwai, en est une preuve éclatante, belle, spectrale, encore pleine des fantôme habitant la précédente et magnifique bande-son des Revenants, dont les Écossais avaient la charge.
Quelques jours avant sa parution, l’intégralité de l’album est en écoutesur Soundcloud : un clic sur ce lien et il déroulera ses beautés et cauchemars, l’occasion également de lire ou relire l’interview que nous a récemment offerte Stuart Braithwaite.
ENTRETIEN

Mogwai a 20 ans d’existence : es-tu fier de cette longévité ?

Stuart Braithwaite : Je n’aime pas ce mot, “fier”, je préfère celui de “content”. Je suis avant tout content de ce que nous sommes, humainement parlant : je pense que nous sommes de bien meilleurs amis que nous ne l’étions au début du groupe. Au départ, on rêvait de jouer pour John Peel, et de faire un concert au Barrowlands, une salle importante à Glasgow. Et encore, on rêvait surtout de réussir à faire la première partie de quelqu’un, rien de plus. Vingt ans plus tard, on a simplement de la chance, de continuer à faire de la musique. Et de pouvoir le faire en se sentant un peu plus en sécurité qu’en enregistrant nos tous premiers disques : nous publions nos chansons nous-mêmes, nous possédons notre propre studio, ça nous offre une certaine liberté. On a surtout de la chance de voir que des gens continuent à s’intéresser à nous… On essaie toujours de nous forcer à réfléchir autrement, de faire les choses un peu différemment : il serait impossible de justifier notre existence si on se contentait de se copier-coller d’un disque à l’autre.

Comment conserver, sur la durée, son excitation, son désir ?

La manière de ne pas la perdre est une certaine éthique de travail : nous travaillons beaucoup. Et, dans le même temps, nous attendons toujours beaucoup de nous-mêmes. Mais les choses sont peut-être encore plus simples : nous continuons à nous exciter en jouant des choses qui nous excitent. J’ai quelques amis qui tiennent des magasins de disques à Glasgow : ils passent leur temps à me faire découvrir des choses intéressantes, le fait de tourner beaucoup permet aussi de voir jouer pas mal de nouveaux groupes, tout ceci permet de ne pas s’endormir, de penser les choses autrement.

Y a-t-il des groupes que tu admires pour leur capacité à durer ?

En termes de longévité, j’admire The Cure ou Sonic Youth pas exemple, qui ont réussi à maintenir leurs exigences initiales malgré les années, la lassitude qui peut survenir, le piège du confort dans lequel on peut tomber, qui se sont constamment renouvelés, ou qui ont su évoluer.

Quels sont les événements les plus importants que tu aies traversés ces dernières années ?

Je ne sais pas… (silence) Mon père est mort il y a deux ans, c’est sans doute l’une des choses les plus importantes que l’on peut traverser dans une vie. Ca bouleverse évidemment beaucoup de choses dans sa manière de penser, mais je suis incapable d’expliquer précisément ce que ça a changé en moi…

Tu t’exprimes souvent sur les nouveaux modes de consommation de la musique…

C’est un sujet complexe. Je suis inquiet par le système de streaming illimité par exemple, pour une raison simple : les artistes ne gagnent presque rien, c’est un système très injuste. Et c’est un système dangereux pour la musique elle-même : si personne n’achète de disques, si les plateformes de streaming ne paient pas les artistes, il n’y aura tout simplement plus d’artistes. C’est basique, mathématique, et il faut s’en soucier au plus vite. La disparition des labels n’est pas une bonne chose non plus : il y a évidemment eu et il y aura toujours des labels dont le seul objectif est le profit, mais la plupart sont indispensables pour leur fonction de tri, de recherche, de soutien. Sans eux, sans filtre, il y a beaucoup trop de musique, et beaucoup ne trouvent pas leur véritable place.

Et Mogwai ?

Nous sommes vraiment particulièrement contents de ce que nous avons fait pour Les Revenants. Le projet était excitant, et il nous a poussés à changer assez radicalement nos manières de faire.

La mort de ton père, un an plus tôt, a peut-être laissé quelques traces sur ce projet…

Je ne sais pas, peut-être… (silence) Je ne sais pas, c’est difficile à analyser, ce serait peut-être aller trop loin que d’entrer dans ces explications.

Quelle était l’idée à la base de Rave Tapes ? Quelque chose de précis ?

Non, pas vraiment. Nous voulions simplement faire un autre album, c’est tout : le reste, généralement, arrive en studio, par accident, par accidents heureux.

Il vient après Les Revenants, et les deux disques semblent parfois liés, comme si certains des fantômes de la B.O. vous avaient accompagnés en studio.

Je ne sais pas s’il existe un lien direct et conscient entre les deux disques, mais je pense que la musique que nous avons écoutée pour écrire la B.O. des Revenants a continué à nous influencer pour Rave Tapes -les bandes-son des films de John Carpenter, ou de Dario Argento, les disques de Goblin notamment. Mais l’équipement, notamment électronique, des vieux synthés par exemple, que nous avons utilisés sur les deux disques participe aussi peut-être de cette impression.

Que peux-tu me dire de l’enregistrement ? De la forme qu’a priseRave Tapes ?

L’album a été enregistré assez rapidement. Nous avons joué pour la première fois en live, pour une tournée en Grande-Bretagne,  Zidane: A 21st Century Portrait, et nous sommes ensuite immédiatement entrés en studio, où les choses ont été assez intenses. On a essayé beaucoup de choses, ensemble, et tout est venu naturellement. Encore une fois, des accidents heureux… Les éléments électroniques n’ont pas été pensés a priori, par exemple : ils étaient nécessaires aux chansons, elles allaient dans cette direction, nous l’avons suivie.

Comment décrirais-tu Rave Tapes ?

Je le trouve assez minimal, assez sombre, et je le trouve un peu à part dans notre discographie. Pour le reste, j’aime imaginer que les gens se feront leur propre avis, leur propre impression, différente selon les personnalités.

Tu sembles être quelqu’un d’assez politisé, est-ce que ça peut, même de manière lointaine, avoir un impact sur la musique du groupe ?

Je ne sais pas si je suis quelqu’un de particulièrement politisé habituellement, mais je m’implique beaucoup, autant que je peux, dans le référendum à venir sur l’indépendance de l’Ecosse. C’est pour beaucoup d’entre nous quelque chose de vraiment important : si l’Ecosse gagnait sa liberté, là je pourrais parler de fierté. Après, l’atmosphère générale du monde dans lequel nous vivons a sans doute une influence sur notre musique, mais je suis incapable de la mesurer.


Line Up :
Stuart Braithwaite
Dominic Aitchison
Martin Bulloch
John Cummings
Barry Burns

Label :
Rock Action

Tracklist :
01 – Heard About You Last Night
02 – Simon Ferocious
03 – Remurdered
04 – Hexon Bogon
05 – Repelish
06 – Master Card
07 – Deesh
08 – Blues Hour
09 – No Medicine For Regret
10 – The Lord Is Out Of Control
11 – Bad Magician 3 (Bonus Track)
12 – Die 1 Dislike! (Bonus Track)






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