Top 2014 selon Rico

1) Swans – To be kind ; Young God Records
Swans, la bête, est un projet qui traîne dans les entrailles de son mentor Michaël Gira depuis le début des années 80. Pour ce treizième album, il pousse encore plus loin l'intimité viscérale qui nous colle à l'os depuis les premiers souffles des K7, maintenant usées, du milieu de la décennie quatre fois vingt. Plus de 120 minutes étourdissantes où les mélodies frêles supportent avec détermination, les apogées sonores.

2)The Healthy boy and the badass motherfuckers – Dolce Furia ; Kythibong
On se souvient de l'impact provoqué par The Enchanted wood avec Monster Parade. Ici aussi, nous sommes très proches de l'auteur (Benjamin Nerot, ex Belone Quartet). Unis dans une belle émotion, nourris d'inspiration, les 4 titres de cet ep, hantent votre esprit pour longtemps.
On retrouve les lyonnais de Zëro (Bästards, Deity Guns) en accompagnateurs de luxe.

3) Cheveu – Bum ; Bad Born records
Coiffé de la plus moche pochette de l'année, Bum raconte l'histoire de notre musique-mère préférée, si elle est anglaise, plutôt située dans l'après Punk.
Ce que The Fall, bon an mal an, rencontre des signes d'essoufflements, quand ce n'est pas de la tachycardie pure.
La relève est assurée.

4) Liars -Mess ; Mute
Si Cheveu a sauvé le Rock cette année en lui donnant un grand coup de peigne dentu dans les bigoudis, Liars aura dynamité la musique de danse et globalement aura ajouté une nouvelle pierre dans le jardin des musiques actuelles. Entre rudesse à l'allemande et sexualité franche rencontrée chez Light Asylum, les new-yorkais se lâchent pour de bon.
En plus, Mess est finement agencé.

5) Horse Temple – Ghosts /tracks ; Zéro égal petit intérieur
Ghosts/Tracks est une bande originale d'un film dont vos fantasmes sont probablement les héros. En détective habité par des forces occultes, ou en flic déchu – dealer d'images prohibées... Cet album sent la pluie, la nuit, la barbe de trois jours et le costume-cravate sombre.
Ici, l'urgence est présente et dépasse de loin, la simple intention.

6) Goat – Commune ; Rocket recordings
L'exercice du deuxième album pour les suédois aura été moins évident que ce que l'on pouvait attendre après le magistral World Music. Le cru 2014, sans démérité, ne confirme pas pleinement la musicalité du collectif. Titulaires d'un des meilleurs shows vus sur ces vingt dernières années pour ma part.

7) Le Butcherettes – Cry is for the flies ; Nadie sound inc
Mesdames, Messieurs, LE rafraîchissement de l'année !
Teri Gender Bender renvoie dos à dos les growleuses téstostéronées et les divas pop. Son truc à elle, c'est l'énergie et une désarmante sincérité. Small is beautiful. 

8) Rorcal/Process of guilt – split ; un conglomérat de signatures
Chronique d'un somptueux malaise annoncé.

9) Berline 033 - The Abyss will gaze back ; Rejuvenation Records/Katatack/Tandori Records/Et mon cul c'est du tofu ?
Avec leur album un peu trop long et dur à digérer, les Berline auront donc tout dits avant de tirer leur révérence. 

10) Unik Ubik – s/t ; Rockerill Records
Certainement que l'on aime cet album avec ses multiples références, on l'apprécie aussi parce qu'il s'y dégage quelque chose d'unique.