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dimanche 3 juillet 2011

Album de la semaine : Danger Mouse & Daniele Luppi - Rome

Danger Mouse & Daniele Luppi - Rome



Interview de Danger Mouse & Daniele Luppi

Five years in the making and now finally the album Rome about to see the light of day, how are you feeling about it – absolute joy? Relief?
Danger Mouse: A bit of both, but also I'm a little nervous about it because I've had this project in my back pocket for a long time. It's definitely helped me get through some stresses knowing I had this record as a safety net. Now I'm not going to have that anymore with the album done, I may need to call in something else that I can work on for another four or five years. But I'm proud of the record.
Cinq ans pour le réaliser et, maintenant, l'album Rome voit enfin le jour, comment vous sentez-vous - joie absolue? Soulagés?
Danger Mouse : Un peu des deux, mais je suis aussi un peu nerveux parce que j'avais ce projet dans ma poche arrière depuis longtemps. Cela m'aidait en fait à surmonter mon stress sachant que j'avais ce disque comme filet de sécurité. Maintenant je ne vais plus avoir tout ça puisque l'album est terminé, je vais avoir besoin de quelque chose d'autre pendant quatre ou cinq ans. Mais je suis fier de ce disque.
And the central feeling behind Rome?
DM: To me, it's just really the feel of a lot of the players. The way they played and the way the recordings were, it sets a really good backdrop. And that's what I was looking for to make the album. This album was never supposed to be a fake film soundtrack or anything like that. I had an idea to make an album - 'Should we write some songs?' and then 'how great would it be to get people who can play way better than I can'. And also to have a certain feel. Then I can make something come to life. You know you've already got the references in your head once you hear certain kinds of music, and if you mix that with something else then maybe it will be something new or something different.
That was the idea; we weren't trying to do a Buena Vista Social Club or anything. I just wanted to make an album that had a really great setting and backdrop. That's how it came together and that's why the players that we used were used. Obviously once we got some bigger names involved with the vocals, the ambition of the project started to get bigger and I started to understand it would be much more than that, but that was really what it was. For anybody who knows my record collection or listens to stuff I seem to take from when I pick music, it seems like a pretty obvious thing to do.
Daniele Luppi: What Brian and I tried to go for were epic feelings within the music – violence, passion, death, sadness, melancholy, love and happiness. Always very strong, epic feelings because I think Italians as people are used to having these emotions manifest. It's a very deep record.
Et l'ambiance principale derrière Rome?
DM : Pour moi, c'est vraiment l'ambiance que doivent vivre beaucoup de musiciens. La façon dont ils jouent et la façon dont se font les enregistrements, cela sert vraiment de toile de fond. Et c'est ce que je cherchais pour faire cet album. Cet album n'a jamais été une fausse bande son de film. J'avais une idée pour faire un album - "Devrions-nous écrire des chansons?" et puis, "Ce serait vraiment génial d'avoir des gens qui jouent bien mieux que moi". Et aussi avoir une certaine ambiance. Ensuite, je peux mettre au monde quelque chose. Tu sais que tu as déjà certaines références en tête une fois que tu entends certains genres de musique, et si tu mélanges ça avec autre chose alors, peut-être, tu obtiendras quelque chose de nouveau ou de différent.
C'était ça l'idée; nous n'avons pas essayé de faire du Buena Vista Social Club. Je voulais juste faire un album qui avait de vrais arrangements et une vraie toile de fond. C'est comme ça que nous nous sommes associés et c'est la raison pour laquelle les musiciens que nous avons choisis étaient choisis. Evidemment, dès que nous avons eu les meilleurs pour les voix, l'ambition du projet est devenue plus grande et j'ai commencé à comprendre que ça pouvait devenir beaucoup plus que ça, mais c'est devenu vraiment ce que je voulais. Pour quiconque connait ma collection d 'enregistrements ou écoute ces trucs, c'est un changement. 
Daniele Luppi : Ce que Brian et moi avons essayé d'aller chercher, ce sont des sentiments épiques à travers la musique - violence, passion, mort, mélancolie, amour et joie. Toujours des sentiments forts et épiques parce que je pense que les Italiens sont des gens qui manifestent ces émotions. C'est un disque très profond.
Daniele, I've heard you be described as a modern day Morricone.
DL: [laughs] I don't see any other human being matching the grandeur of Ennio's genius, but I'm like many other people [in] appreciating his talents. They resonate very much with me because I grew up with that stuff, and other people's works like Travaoili and Pierro Piccoli. They all have a capability of reaching into my heart and brain. Ennio is the best product to have ever come out of Italy. What a guy.
Daniele, j'ai entendu que tu étais décrit comme le Morricone moderne.
DL : Je ne connais aucun autre être humain correspondant à la grandeur du génie d'Ennio, mais je suis comme beaucoup d'autres personnes en appréciant ses talents. Ils résonnent beaucoup en moi parce que j'ai grandi avec ça, et les travaux d'autres personnes comme Travaoili et Pierro Piccoli. Ils ont tous la capacité d'atteindre mon coeur et mon cerveau. Ennio est le meilleur produit jamais venu d'Italie. Quel type.
This output of film score music across 1963-82/83 from the Maestros is so prolific isn't it – quite an astonishing body of work to discover...
DM: It is really interesting that what they did was sometimes indistinguishable – in fact, many times - but that was fine. It's like looking at a bunch of bands running around 1966 and 67 and they are all trying to cite the Beatles in their own way. They all had a very similar aesthetic and everything. This was kind of the same way. I think they weren't really big movies, so they were all on limited budgets. They had to adopt experimental ways of doing things. Sometimes you'd have whole scenes where it's just 1 guitar plucking. I learnt all about that from Daniele.
Film was the first thing that got me. I wanted to be a filmmaker and this music just jumped out at me. When I first started to make music, the first thing I tried to do was make instrumental music that would be for films that I'd make up. So I did some indie released stuff of just my own instrumental albums that were fake soundtracks. That's how I really started making music, and this type of music has always – with everything I've done – been in there.
DL: It was such a small crowd that made it happen - around 20 musicians that played for all the composers. It was an amazing coincidence of great movies and amazing players. Let's not forget that back then, all these genius composers wrote the music on the paper but then you've got the performers – like Alessandroni, the Marc IV and Edda Dell'Orso, so it was an spectacular combination of all these stars aligning. Growing up in Italy with all these movies meant I really consumed and absorbed all those sounds and textures.
Cette production de musique de films de 1963 à 82/83 des Maestros est très prolifique non ? - vraiment une étendue incroyable à découvrir...
DM : C'est vraiment intéressant de voir que ce qu'ils ont fait était quelques fois impossible à discerner - en fait, presque tout le temps - mais c'était bien. C'est comme regarder une paire de groupes jouant entre 1966 et 67 où ils ont tous essayé de faire du Beatles à leur façon. Ils avaient tous une esthétique similaire et tout. C'était un peu le même genre. Je pense que ce n'était pas de gros films, donc ils avaient un budget limité. Ils ont dû adopter des manière expérimentales pour faire des choses. Quelques fois, tu devais avoir de grandes scènes où on pinçait les cordes d'une seule guitare. J'ai appris tout ça de Daniele.
Le cinéma est le première chose qui m'a intéressé. Je voulais devenir cinéaste et cette musique s'est juste imposée à moi. Quand j'ai commencé à faire de la musique, la première chose que j'ai essayé de faire, c'est de la musique instrumentale pour des films que j'avais réalisés. Donc j'ai fait quelques enregistrements indé de mes propres albums instrumentaux qui étaient de fausses bandes sons. C'est comme ça que j'ai vraiment commencé à faire de la musique, et ce type de musique a toujours - avec tout ce que j'ai fait - tourné autour de ça.
DL : C'était comme une petite foule qui se produisait - environ 20 musiciens qui jouaient pour tous les compositeurs. C'était une impressionnante concordance entre de grands films et de grands musiciens. N'oublions pas qu'avant tout ça, tous ces compositeurs de génie écrivaient la musique sur du papier puis après vous aviez les performers - comme Alessandroni, Marc IV et Edda Dell'Orso, c'était une combinaison spectaculaire de toutes ces stars alignées. Grandir en Italie avec tous ces films fait que j'ai vraiment consommé et absorbé tous ces sons et ces textures.

What is it about these soundtracks that makes them so uniquely Italian? They are not the same as their French, German, American, or English counterparts are they?
DL: Well, first of all there's a huge difference between US and European composers and soundtracks. Within Europe, Italian output is super different from everybody else. Each country did their own thing but there is a distinct difference with Italy –harpsichord, for instance. A superb old instrument and the Italians really used it. I would say the Americans used it more in a jazz way which is brilliant and genius, but the Italians actually use it to make these very painful and strong melodies. Specifically in the city of Rome.
Qu'est ce qui fait que ces bandes sons les rende uniques en Italie? Ils ne sont pas comme leurs homologues français, allemands, américains ou anglais?
DL : D'abord, il y a une énorme différence entre les compositeurs et les bandes sons américains et européens. En Europe, la production italienne est super différente des autres. Chaque pays fait leur propre chose mais il y a une différence distincte avec l'Italie - le clavecin, par exemple. Un ancien instrument superbe et les Italiens l'utilisent vraiment pour créer ces mélodies très dures et très fortes. Spécialement dans la ville de Rome.
'The Rose With A Broken Neck' is a great title for a song It immediately conjures up classic Italian Giallo horror...
DM: [laughs] Yes, it is, but that was all Jack - he came up with the lyrics for that song and that's how it got the title.
"The Rose With A Broken Neck" est un bon titre pour une chanson. Elle évoque immédiatement le cinéma d'horreur italien Giallo...
DM : Oui, en effet, mais ça vient de Jack - il a créé les paroles pour cette chanson et c'est comme ça qu'il a trouvé le titre.
When did you begin getting into Italian soundtracks?
DM: When I was living in Athens, Georgia from 1995-2001. I worked in a record store for half that time and that's where some of the older guys and collectors would pass stuff on to me. Then over the years I've been able to afford more so I have been just trying to build up my collection.
Quand vous êtes-vous mis aux bandes sons italiennes?
DM : Quand je vivais à Athènes, en Géorgie de 1995 à 2001. Je travaillais dans un magasin de disques à mi-temps et c'est là que des mecs plus vieux et des collectionneurs m'ont passé des trucs. Puis, avec les années, j'ai eu les moyens d'en acheter plus et j'ai juste essayé d'augmenter ma collection.
What were the early soundtrack albums to have made an impression on you?
DM: Luis Bacalov's Django! and Il Grande Duello (Storm Rider) soundtracks, Morricone'sRevolver, Pierro Picconi, various scores by Riz Ortolani like Mondo Cane. I also listened to a lot of Italian library albums. A lot of stuff you get with these guys were on compilations from the 90s because back then that was all you were going to get – there weren't many full soundtrack albums being released. I liked the Jess (Jesus) Franco stuff as well, that had some really cool music to it with Bruno Nicolai.
Sacco e Vanzetti is an amazing soundtrack, and one I really, really love. Morricone with Joan Baez singing - that was so cool! It was an idea that helped with Rome, in getting somebody that's not necessarily known for singing with that particular style of music.
Quels sont les albums de bandes originales de films qui vous ont impressionnés?
DM : Les bandes originales de  Django! et de Grande Duello (Storm Riderde Luis Bacalov, Revolver de Morricone, Pierro Picconi, plusieurs musiques de Riz Ortolani comme Mondo Cane. J'ai également écouté beaucoup d'albums italiens. Beaucoup de choses de ces gens se sont retrouvés sur des compilations des années 90 parce que, avant, c'était tout ce que tu pouvais trouver - il n'y avant pas beaucoup d'albums complets de bandes originales enregistrés. J'aimais bien le travail de Jess (Jesus) Franco, qui avait fait de la bonne musique avec Bruno Nicolai.
Sacco e Vanzetti est une incroyable BO, et c'en est un que j'aime vraiment, vraiment. Morricone avec la voix de Joan Baez - c'était trop cool ! C'est une idée qui m'a aidé pour Rome, en ayant quelqu'un qui n'est pas nécessairement connu pour chanter ce style de musique particulier.
With the influences, vintage instruments & recording techniques deployed, were you ever concerned that Rome might turn out sounding too retro or pastiche?
DM: It wasn't really much of a concern. I think that it's sitting down writing melodies and songs. I can't really be picky. I'm just trying to look for the best thing I can come up with, and then I'll pass it by Daniele. Daniele checks it out and tells me what he likes the best and he does the same thing with me. Daniele will come up with an instrumental track and I will listen to it and write a string or choir part. We really did everything together. We have really similar tastes so it's hard for me to remember who did what.
Avec les influences, les instruments vintage et les techniques d'enregistrement déployées, vous ne vous êtes jamais inquiétés que Rome puisse sonner trop rétro ou trop pastiche?
DM : Ce n'était pas vraiment une inquiétude. Je pense que c'était juste s'asseoir pour écrire des mélodies et des chansons. Je ne peux pas vraiment être difficile. J'essaye juste de chercher la meilleure chose que je puisse créer, et puis je le passerai à Daniele. Daniele l'écoute et me dit ce qu'il aime le plus et il fait la même chose avec moi. Daniele viendra avec une piste instrumentale et je l'écouterai et écrirai la partie pour les cordes ou pour les voix. Nous avons vraiment fait les choses ensemble. Nous avons des goûts similaires, donc il est difficile pour moi de me souvenir qui a fait quoi.
Finally, could we ever see 'Rome' presented live?
DM: We're working on it. Everybody involved wants to do it, so we're just trying to figure out the timing of it and how many shows we can do. It won't be a full on tour but hopefully we'll get a few different cities in, we're working on it right now.
DL: The only thing I can say is that it must be done the way the record was made. The right instruments, players and atmosphere. If we can do that it would be lovely!
Enfin, verrons-nous un jour "Rome" en live?
DM : Nous y travaillons. Tous les gens impliqués veulent le faire, alors nous essayons de voir le timing et combien de shows nous pouvons faire. Ce ne sera pas une tournée complète mais, je l'espère, nous pourrons faire quelques villes différentes, nous y travaillons.
DL : La seule chose que je peux dire, c'est que ça doit être fait de la manière dont l'enregistrement s'est fait. Les bons instruments, les bons musiciens et la bonne atmosphère. Si nous pouvons faire ça, ce serait magnifique!


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