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dimanche 24 juillet 2011

Album de la semaine : Dengue Fever - Escape From Dragon House

Dengue Fever - Escape From Dragon House


Interview de Dengue Fever

Qu’écoutiez-vous avant le rock Cambodgien ? Zak Holtzman : Avant Dengue Fever, je jouais dans un groupe Dieselhed (une sorte de country punk, responsable de 4 albums), nous sommes mêmes venus en France en première partie de Cake. J’ai joué avec eux pendant longtemps. Mon frère Ethan a également joué dans plusieurs groupes, il joue de la guitare et de l’accordéon. Nous avons grandi ensemble et ça a commencé par des messages sur notre répondeur téléphonique. Ce sont nos premiers délires musicaux je dirais, des petites chansons, mises en scène, enfin on essayait diverses choses. Sinon, je me souviens qu’on chantait des vieux airs folk avec mon père dans la cuisine aussi, en famille. On a grandi en écoutant les disques de Devo, le Clash l’album Combat Rock a été extrêmement important.

C’est l’album avec la chanson Rock The Casbah ! Oui mais j’en appréciais toutes les chansons, vraiment, il y avait Know Your RightsStraight To HellShould I Stay Or Should I Go et Overpowered By Funk qui m’a initié au funk.

Avez-vous grandi à Los Angeles ? Oui.

Et le premier concert que vous êtes allée voir ? Je suis sûr que je suis allé à des concerts avec mes parents mais il faudrait que je leur demande s’ils se souviennent des noms des groupes, sinon, tout seul ou plutôt avec mon frère, la première fois c’était un festival punk au Troubadour. J’étais allé voir les Grim, ils n’ont pas fait carrière, mais ils sont restés comme le premier groupe que je suis allé voir.

Vous avez grandi avec le punk rock et aujourd’hui vous craquez sur l’exotique, il y a comme une logique là-dedans. Le punk, il fallait que ce soit agressif, rentre-dedans, c’était donc un esprit, une manière de penser que je recherchais. Ensuite, cela a été le rock garage, la musique surf, le psyché et le rock cambodgien, c’est une évolution qui obéit peut-être à une certaine logique effectivement. Je n’étais pas assez sérieux, pas assez impliqué pour rentrer complètement dans le punk rock, la preuve je me suis laissé la barbe très tôt…


Il y a aussi cette idée du "fait maison" que l’on s’échangeait à l’époque punk, c’est un peu le même esprit qui anime les chercheurs de nouvelles sensations. Il est vrai que j’aurais pu tomber sur des veilles cassettes de musique africaine au lieu de cassettes cambodgiennes, mais ça ne s’est pas passé comme ça. Ethan est tombé sur des vielles cassettes cambodgiennes et nous avons craqué dessus, nous avons commencé à reprendre les morceaux que l’on entendait, il ne manquait plus qu’une chanteuse. Nous avons eu la chance de tomber sur Chhom Nimol. Ta question est drôle car je n’ai jamais envisagé notre histoire de cette manière, il y a le hasard, bien sûr, mais aussi je dois avouer qu’avec Ethan nous sommes réellement devenus fous de cette musique. Assez pour fonder un vrai groupe, il n’était pour nous plus question de répétitions entre amis, nous devions le faire pour de bon. La musique cambodgienne, c’était un point de départ pour nous, aujourd’hui nous jouons nos propres morceaux, ce ne sont plus que des reprises. Il est vrai que Nimol parle un peu mieux anglais aujourd’hui, ce qui facilite les choses.

Vous avez déjà joué en France, aux Transmusicales l’année dernière, à quand la tournée ? Pour bientôt j’espère, nous sommes programmés au festival de Glastonbury (le 24 juin en Angleterre) et aussi au festival Meltdown (le 6 juin toujours en Angleterre), Ray Davies nous y a invités, c’est l’un de nos supporters les plus fervents. Nous avons des amis en France, mais cela semble un peu plus compliqué que prévu.

Que pouvez-vous me dire à propos de cette incroyable et horrible histoire comme quoi les Khmers rouges assassinaient tous les musiciens. Les Khmers rouges ont tué presque tous les musiciens qui jouaient ce genre de musique, que ce soit de la pop ou du rock. En fait, ils tuaient tous ceux qui avaient un quelconque pouvoir, une quelconque influence, que ce soit parce qu’ils possédaient de l’argent, ou tout simplement parce qu’ils étaient éduqués et pouvaient menacer le pouvoir en place. Les amateurs de rock étranger étaient tués directement. Le rock western, qui n’était donc pas traditionnel, était l’un des pires motifs aux yeux des Khmers rouges.

Vous êtes allés tourner au Cambodge en 2005, que pouvez-vous me dire sur cette tournée?Nous avons réalisé un documentaire Sleepwalking Through The Mekong, nous voulions saisir la réaction des cambodgiens à notre musique, qui en fait leur appartient. On y découvre également la famille de Nimol qu’elle n’avait pas vue depuis plusieurs années. Tout s’est très bien passé, nous avons souvent joué devant plusieurs centaines de personnes, le plus souvent ils devenaient fous en s’apercevant que c’était des blancs, des Américains qui leur jouaient leur propre musique. Ils n’en revenaient pas, mais sinon, le public est en général plus réservé que chez nous, par habitude sans doute.

Est-ce le public reconnaissait les reprises que vous faisiez ? Oui car les Khmers rouges n’ont pu empêcher les gens de les dupliquer en cachette, et beaucoup de chansons appartiennent à la mémoire collective. Ce n’est pas non plus une culture totalement effacée, et puis ce n’est pas si lointain, une quarantaine d’années, c’est une génération.

Et aujourd’hui le rock au Cambodge est-il toujours interdit ? Non, il y a quelques groupes locaux. Nous avons même joué à l’ambassade pour célébrer les soixante ans de l’amitié Américo-Cambodgienne, donc jouer du rock n’a plus rien de subversif. Aussi les Khmers rouges ont été jugés pour leurs crimes.

Quelle est la plus belle histoire de cet album ? Sans doute celle de la chanson Sister In The Radio qui raconte l’histoire de la grande sœur de Nimol, Chhom Chârvinn (également chanteuse) qui a dû s’enfuir en Thaïlande, toujours à cause des Khmers rouges. La mère de Nimol ne savait pas si sa fille était toujours vivante, jusqu’au jour où elle l’entende chanter à la radio. Elle pleurait de joie…

Line-Up :
Chhom Nimol
Zac Holtzman
Ethan Holtzman
Senon Williams
David Ralicke
Paul Smith
Labels :
M80 Music, Birdman, Real World
Tracklist :
01 We Were Gonna
02 Sni Bong
03 Tip My Canoe
04 Tap Water
05 Sleepwalking Through the Mekong
06 One Thousand Tears Of A Tarantula
07 Escape From Dragon House
08 Made Of Steam
09 Lake Dolores
10 Saran Wrap
11 Hummingbird



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