Emission radio. Live les Dimanches de 20h à 22h sur le 95 fm (RQC- radio locale Mouscron-Kortrijk- Lille Métropole).

En écoute ici en streaming.

Pataugeage dans toutes les mares ! (Rock, Electro, Jazz, Hip-Hop, leurs dérivés connus, inconnus ou oubliés)

Tous les Canards vont à la Mare est une réalisation produite par Animation Média Picardie.

co : touslescanards@gmail.com

dimanche 8 avril 2012

Album de la semaine : Pelican - Ataraxia Taraxis

Pelican - Ataraxia Taraxis


Interview de Pelican, par Muriel d'Obskure

-Peux-tu nous présenter en quelques lignes les membres de Pelican et leur fonction ?
-Laurent Lebec (première guitare), Trevor de Brauw (deuxième guitare), Bryan Herweg (basse), Larry Herweg (batterie). Et nous nous occupons tous de gérer les affaires courantes du mieux que nous le pouvons.
Photo de Pelican
-Est-ce que Pelican a été conçu dès le départ comme un groupe exclusivement instrumental ? Si oui, pour quelle raison vous a-t-il semblé nécessaire de vous passer d'apport vocal ? Si non, à partir de quel moment et pourquoi la métamorphose a-t-elle eu lieu ?
-En fait nous avions prévu d’avoir un chanteur à l’origine, mais nous nous en sommes finalement passés car, une fois notre premier show joué, ça a soudain cessé d’être un problème. Nous sommes tous amis depuis 10 ans et nous nous sentons bien sans la présence d’un chanteur. Nous avons pris conscience que nous pouvions évoluer en tant que groupe exclusivement instrumental, et c’est ce que nous avons fait. Si un beau jour le besoin d’engager un vocaliste se fait sentir, nous n’y serons pas forcément opposés. Je pense sincèrement qu’il est possible d’intégrer des vocaux dans le contexte d’un groupe instrumental, et j’espère même qu’il se présentera une occasion pour nous d’y venir. Mais pour l’heure, nous sommes suffisamment inspirés avec seulement deux guitares, une basse et une batterie.
-A quoi tient la différence principale en terme de composition ? Est-ce que le fait de ne pas avoir de chant libère des espaces dans la partition, et si oui faites-vous en sorte de les combler en insufflant aux lignes instrumentales des formes et des dynamiques qui ne pourrait pas exister autrement ?
-L’absence de chant a un effet libérateur ; nous avons la possibilité d’écrire et de développer notre musique sans nous soucier d’autre chose. Nous ne sommes pas contraints de travailler autour d’une ligne mélodique vocale et c’est ce qui pour nous fait toute la différence.
-Pouvez-vous vous imaginer employer un chanter et/ou une chanteuse sous le patronyme Pelican ? Dans le même ordre d'idée, est-il envisageable de « conceptualiser » votre musique à l'aide de speechs samplés, à la manière d'un Godspeed You ! Black Emperor ?
-J’ai répondu à ta question plus haut.
-Depuis un peu plus de deux ans, une certaine catégorie de groupes issus du hardcore privilégient justement une approche de plus en plus instrumentale avec une utilisation atmosphérique des murs de guitares et des rythmiques éloignées des modèles binaires. Je pense par exemple à Isis, Cult of Luna ou plus récemment encore Red Sparowes. Considères-tu que Pelican appartient à la même génération de groupes ? Quelles sont selon toi les principales caractéristiques (esprit, objectifs...) qui définiront demain cette scène dans les manuels d'histoire musicale ?
-Je pense effectivement que nous appartenons à cette catégorie, car je sais que les gars d’Isis et de Red Sparowes viennent du même milieu que le notre – nous avons tous formé des groupes de punk et de hardcore, puis avons ressenti le besoin d’aller plus loin avec nos groupes. Je pense toutefois que nous avons des approches et des objectifs différents. L’objectif de Pelican est de promouvoir à fond la mélodie, l’espoir et une idée de beauté dans notre musique – nous voulons vraiment associer musique heavy et beauté.
-Peux-tu expliquer le sens abstrait du titre de votre dernier album en date « The Fire in Our Throats Will Beckon the Thaw » ? S'agit-il d'une forme de concept liant les morceaux entre eux ?
-Le titre du disque lie entre elles des références au temps, à notre environnement, aux étoiles et aux phénomènes climatiques. Il s’agit aussi de suggérer des métaphores entre ces éléments et les changements pouvant survenir dans la vie d’un individu, et d’expliquer comment chaque individu a la responsabilité de surmonter les défis de sa propre vie – à la manière d’une quête. Le titre de l’album est en quelque sorte un hommage à tous ceux qui se battent pour rendre leur vie meilleure.
Photo de Pelican
-Combien de temps après la sortie de « Australasia » avez-vous commencé à poser les bases de la ligne directrice du nouvel album ?
-Direct. Nous n’arrêtons jamais d’écrire. Nous avons déjà deux morceaux de prêt pour le prochain album.
-Les accalmies, parfois acoustiques, tiennent une place plus étendue qu'auparavant dans votre musique. Doit-on y voir l'évolution naturelle après « Australasia » ou avez-vous senti le besoin de rechercher un équilibre délibérément autre ? Qu'espérez-vous obtenir de votre identité sonore actuelle ? Est-ce que les contrastes d'intensité plus accentués sont une façon de suggérer des « histoires » à travers vos compositions ?
-Les guitares acoutiques étaient déjà présentes sur « Australasia ». Nous avons d’ailleurs enregistré beaucoup plus de parties acoustiques pour « Australasia », mais le fait est que le mix de l’album les a enfouies jusqu’à en rendre certaines à peine audibles. Nous commençons toujours à composer via la guitare acoustique, et je crois fermement qu’une composition n’est bonne que si sa base est solide. Il est toujours possible d’utiliser des effets pour bâtir un morceau, mais mon style d’écriture est très old-school. Une chanson commence par des riffs, puis une maquette, et c’est à partir de là qu’on peut commencer à la peaufiner. Sur ce nouveau disque, nous nous sommes efforcés d’obtenir un son bien plus équilibré, de laisser respirer l’enregistrement. Nous avons pris conscience que « Australasia » était trop dense. Il nous fallait davantage d’espace. Je suis convaincu que ce besoin d’espaces va continuer à se faire sentir – malgré tout nous travaillons en ce moment sur nos morceaux les plus heavy à ce jour.
-Votre musique confère une impression de déplacement latéral tout en ménageant une profondeur technique conséquentes. Est-ce qu'il vous arrive de vous fixer des limites quant à la densité de pistes qu'il est opportun de superposer pour ne pas biaiser l'équilibre entre le côté fluide et le côté progressif ?
-Absolument, et ta lecture de notre musique est très profonde car tu sembles avoir compris le principe de la tension dynamique qui est cruciale pour tout musicien – quand est-il bon de charger une partie, quand faut-il s’en tenir à l’essentiel, quand une transition est-elle trop abrupte, etc. Le seul indicateur de ce qui fonctionne et finit par trouver son chemin dans une compo, c’est ce qui marche au feeling, ce qui sonne naturel et organique. Pour nous, les transitions présentent un intérêt majeur ainsi que la façon de les faire paraître subtiles lorsque c’est nécessaire ou au contraire plus dures aux moments appropriés. This is the real fun!
-Où en est le split CD en préparation avec Mono ? Peux-tu nous livrer quelques éclaircissements sur les origines de cette initiative, ainsi si possible que des infos pratiques (label, date de parution, orientation musicale de votre contribution au tracklisting...) ?
-Mono sont d’excellents amis, et c’est également un groupe que nous adorons, donc le split était tout ce qu’il y a de plus sensé. Notre face du split contiendra un court remix d’un vieux morceau par James Plotkin et une nouvelle version de « Red Ran Amber », beaucoup plus atmosphérique. C’est une nouvelle direction pour nous.
-J'imagine qu'une tournée mondiale pour promouvoir l'album est dans l'air du temps. Est-ce que le calendrier a déjà une forme définitive, sinon officielle ? Allez-vous faire un crochet conséquent par la France ?
-Nous avons tourné cet été au Japon et aux US, puis nous allons faire des dates avec Opeth en octobre. Ensuite nous partirons en Grande-Bretagne en décembre et nous serons partout en Europe pour une tournée en février/mars 2006. Nous avons hâte de retourner en France !
Photo de Pelican
-Peux-tu dire quelques mots sur Tusk, les liens de ce groupe avec Pelican et son actualité, s'il en a une...
-Tusk était en fait notre premier groupe, à l’époque Pelican était un side-project. Nous menons toujours les deux groupes de front mais Pelican a une actualité plus vaste en ce moment. Mais un nouvel album de Tusk est dans la boîte et nous devrions le sortir bientôt. Tusk est un groupe pour ceux qui aiment leur grind un peu aventureux et haché !
-Si je te demande d'associer « The Fire in Our Throats... » à un film, lequel te vient d'emblée à l'esprit, et pourquoi ?
-Je pense que ce se serait bien adapté pour un film de science-fiction genre Blade Runner, voire même un documentaire comme March of the Penguins. Mais je n’en sais trop rien en fait. C’est un domaine que nous aimerions beaucoup explorer. Ce serait très excitant d’écrire de la musique pour un film.
-Dans quelle mesure la popularité immédiate d'un groupe est-elle dépendante des facteurs « timing » et « mode » ? Penses-tu que Pelican est dans un bon wagon à ce niveau là ?
-Je pense que ça a son importance – toutes les décisions que tu prends en rapport avec ta musique sont importantes et affectent la façon dont ton groupe est perçu, du packaging au label choisi en passant par les tournées, le climat musical du moment, etc. Il me semble que Hydra Head est un excellent label pour nous, et je pense que l’heure est venue pour les groupes instrumentaux d’offrir quelque chose au grand public. Nous sommes heureux et flattés de la manière dont les choses progressent pour nous, ainsi que pour tous les groupes qui nous inspirent et qui ont le vent en poupe, comme Isis, Mono, Tarentel, Eluvium, Mogwai, etc.
-Les dernières lignes t'appartiennent, fais en bon usage !
-Salut à nos amis français ! Nous serons chez vous bientôt. [b](NdT : en Français dans le texte)[/b]


Line Up :
Trevor de Brauw
Bryan Herweg
Larry Herweg
Laurent Schroeder-Lebec

Label :
Southern Lord

Tracklist :
01 – Ataraxia
02 – Lathe Biosas
03 – Parasite Colony
04 – Taraxis





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire