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dimanche 25 novembre 2012

Album de la Semaine : The Jim Jones Revue - The Savage Heart


The Jim Jones Revue - The Savage Heart


Interview de The Jim Jones Revue, par Olivier Kalousdian de Sound of Violence

Un quintet qui joue du rockabilly revisité sur des instruments spécialement fabriqués pour eux à cause des coups qu'il doivent encaisser, ça décoiffe, même les gominés ! Cinq garçons dans le vent, bien malgré eux, d'une mode qui nous impose le vintage et les fifties quand ceux-ci ont toujours vécu avec, ça attise la curiosité des puristes. Des décibels comme s'il en pleuvait, un chanteur à la limite de la rupture dans ses vocalises et une aura médiatique comme une traînée de poudre à canon en seulement trois ans... tel est le cocktail que distillent The Jim Jones Revue dans un style qui n'appartient vraiment qu'à eux !

Vous venez de terminer une série de concerts et de festivals en Europe et en France cet été, comment ça s'est passé ?

Jim : Super ! Cela a toujours été un plaisir pour nous de venir jouer en France. Nous avons aussi un concert prévu ici, à Paris, le 28 novembre, à la Maroquinerie.

La mode, qu'elle soit vestimentaire ou musicale, nous ramène, depuis un an ou deux vers le vintage et les fifties. Ça vous amuse de voir cela ? Que pensez vous de cet épiphénomène ?

Jim : Nous n'en pensons absolument rien !
Rupert : Nous avons toujours aimé cette période et tout ce qui va avec, et cela depuis vingt ans au moins. Certains veulent se réapproprier cette période pour des raisons de mode ou de marketing, soit... Nous parlions, juste avant ton arrivée, des influences nouvelles de ce nouvel album, The Savage Heart et on nous demandait d'où elles venaient. Elles viennent toujours de la même époque, mais nous les regardons, aujourd'hui, avec un autre angle. Une chose de valeur reste une chose de valeur et une autre sans intérêt aura du mal à en procurer, même avec le temps... À propos de cette mode, comme toujours, les gens en font trop et cela n'a plus rien de vrai.
Jim : Il y a eu les fifties bien sûr, mais les années trente nous influencent aussi beaucoup avec une musique très axée sur le son de piano qu'Henri aime particulièrement et une mode qui mériteraient le détour. Nous ne nous sommes jamais focalisés uniquement sur années 50.

Jim, tu as joué dans quelques groupes avant The Jim Jones Revue : Thee Hypnotics, Black Moses... Quand as-tu réellement démarré ta carrière de musicien ?

Jim : J'ai joué mon premier concert à l'âge de quatorze ans dans un groupe appelé Voodoo Jive. Nous faisions des reprises de Ziggy Stardust, du Johnny Thunder & The Heartbreakers et des chansons de Jimmy Hendrix. C'était sûrement mauvais, mais ce fut ma première vraie motivation pour devenir musicien. Depuis, la musique a pris une importance grandissante dans ma vie. Et même si, aujourd'hui, je suis toujours dans un processus d'apprentissage, je pense que The Jim Jones Revue a une ambition bien définie et toutes les chances de parvenir au but.

Vous sentez-vous comme les héritiers naturels de The Cramps ou The Meteors et, d'une certaine manière, les nouveaux Teddy Boys d'Angleterre ?

Jim : Nous n'avons jamais vu les choses de cette façon… Je ne connais personne qui puisse dire, je suis le nouveau Teddy Boy d'Angleterre !
Rupert : Nous sommes cinq individus aux personnalités différentes mais jouant ensemble la même musique. C'est ce qui donne l'alchimie du groupe. Nous ne portons aucun étendard si ce n'est celui de nos personnalités s'exprimant en même temps sur des compositions que nous partageons dans une ambition commune. Cela intègre du rock, du blues et beaucoup d'autres influences mais nous ne classons pas notre travail dans un fichier ou une petite boîte libellée de tel ou tel mouvement ou tendance.
Jim : Il faut en revenir à comment ce groupe est né. Il ne s'est pas formé parce que nous étions des potes de beuveries ou des amis d'enfance, l'alchimie s'est produite la première fois que nous nous sommes réunis, c'est une chance que d'autres n'ont pas et que tu ne peux pas planifier. Tu peux essayer de réunir, comme c'est le cas depuis quelques temps, de grosses pointures du rock et inventer un nouveau super groupe incluant des membres de Led Zeppelin, Nirvana ou de je ne sais qui encore, à l'instar d'une super équipe de football composée uniquement des attaquants les plus chers de la planète, mais cela donne toujours des résultats très médiocres. Tu ne peux pas fabriquer l'alchimie musicale.

Justement, quelle est l'histoire de votre rencontre ?

Jim : C'est une histoire avec beaucoup de chance dans le timing. Je parcourais beaucoup de concerts à Londres avec Rupert qui officiait comme tourneur de mon ancien groupe, le genre de concerts que les gens te poussent à aller voir en disant que c'est vraiment incroyable et nouveau. Mais, non, ce n'était ni nouveau ni incroyable. C'était souvent merdique ! Rupert m'a par contre fait découvrir un tas de musiciens talentueux qui jouaient du blues issu du Mississipi. Après les Black Moses, Rupert m'a convaincu qu'il nous fallait tenter de jouer ensemble et proposer autre chose.
Rupert : Je connaissais déjà Jim du temps des Thee Hypnotics parce que je partageais un appartement avec son bassiste. Il ne me connaissait pas vraiment, mais nous allions déjà aux mêmes concerts et partagions dans les mêmes influences rock.
Jim : Rupert connaissait déjà Nick Jones et j'avais rencontré Eliot Mortimer (ndlr : ancien claviériste de The Jim Jones Revue) par le biais des Thee Hypnotics. Notre point commun était notre intérêt pour le rock, version Jerry Lee Lewis et Little Richard. Mais, une fois dit ceci, comment faire pour jouer tous ensemble sur ces nouvelles bases ?
Rupert : Je me souviens de la conversation avec Jim à ce moment : « Cette musique est géniale, enfermons nous dans une pièce et essayons de jouer comme eux et écoutons ce qu'il en sort ! ». Le premier titre à en être sorti fut une reprise de Little Richard,Hey Hey Hey Hey.
Jim : J'avais un ami qui tenait un club dans l'est de Londres, le Gipsy Hotel. Il nous a proposé de jouer chez lui si nous pouvions lui proposer plus de titres. Dès le premier concert, le public s'est mis à danser et les propositions ont afflué de la part d'autres patrons de clubs ou de salles. Le buzz a été immédiat et nous avons commencé notre carrière dès ce premier passage.

Tous autant que vous êtes, vous jouez un son très typique du rockabilly et du rock garage, presque agressif. Est-ce que vous avez grandi dans cet univers musical ?

Jim : Oui. C'est de la sorte que tu te formes, non ? Quand la musique fait travailler ton imagination, tu sais que ça colle.
Rupert : Personnellement, j'ai toujours été attiré par les sons de guitare agressifs, notamment dans le punk. Plus jeune, j'ai vu les Ramones en concert et cela m'a terriblement marqué. Mais il y a une énorme différence entre aimer ce son et jouer ce son ! Et pour y arriver, tu es obligé de tout donner et d'impliquer tout ton corps dans ton jeu. Si tu prends Johnny Ramone, il a une méthode de guitare assez simple, mais il joue tellement brut, il est tellement direct dans ce qu'il fait qu'il sort un son unique. Ce qu'il y a c'est que jouer de la sorte pendant une heure et demie et plus, cela demande une grande quantité d'énergie. Si tu veux t'entraîner ou savoir si tu es assez en forme pour faire ce style de rock, lance toi sur la partition de James Williamson sur le titreRaw Power des Stooges, c'est plus efficace d'un club de gym, crois-moi ! The Jim Jones Revue a le même engagement physique, inspiré de ces guitaristes et de ces groupes à l'énergie brute.
Jim : Plus tôt, tu me demandais comment je pouvais chanter si fort... mais, en fait, je n'ai pas le choix ! J'ai tenté de chanter normalement, de limiter la puissance dans ma voix, mais cela n'avait rien de convaincant. Tu chantes à 120% et, quand tu écoutes, on a l'impression que tu ne te donnes pas et on ressent à peine 20%. Il te faut donc pousser à 500% pour devenir à peine convaincant ! Que ce soit pour moi ou pour mes collègues de scène, sors-toi les doigts du cul ou quitte la scène !

Jim, tu chantes avec une énergie venue d'ailleurs et un ton à réveiller les morts. Quand on t'écoute en concert, on ne peut s'empêcher d'être inquiet pour la santé de tes cordes vocales. Comment parviens-tu à chanter avec tant de puissance sans endommager ta voix ?

Jim : C'est une question d'entraînement. Les premiers sets, je devais stopper pendant plusieurs jours, ensuite, pour reposer ma voix. Rupert m'annonçait « Attention, nous avons dix shows à assurer d'affilée ! » et je lui répondais « Oh non, comment vais-je faire ? ». Il faut dire qu'au début, je ne refusais aucune fête et je buvais pas mal, ce qui n'arrange rien côté voix. Si tu veux t'engager sincèrement dans ce que tu fais, il faut que tu assumes les conséquences et que tu suives un semblant de ligne de conduite. Pour donner de la voix, comme je le fais chaque soir d'une tournée, il faut en prendre soin. Et puis, graduellement, ta voix devient de plus en plus robuste. »

Et ce que tu donnes dans la voix, les autres membres le donnent sur leurs instruments qui sont utilisés à leur maximum, pour ne pas dire maltraités ! Vous avez une marque, des exigences de fabrication particulières pour vos instruments, notamment pour le clavier ?

Jim : Absolument. Nous connaissons un gars super cool chez Roland, la marque de claviers. Bien sûr, l'idéal pour nous serait d'obtenir le son d'un vrai piano sur scène, mais tu ne peux pas te trimballer un tel instrument dans le Van ou le bus et, de plus, il faudrait le réaccorder tous les soirs. C'est pour cela que nous avons un piano électronique, et le meilleur d'entre tous est le Roland RD 700. Cette personne de chez Roland permet à Henry de jouer comme il joue. Sans ça, la puissance qu'il y met casserait le cadre du clavier tous les soirs !

Henry est votre nouveau claviériste depuis quelques mois, pourquoi Eliot Mortimer vous a-t-il quittés ?

Rupert : Il en avait assez. Il ne pouvait plus accorder sa vie privée avec les tournées et le groupe. C'est un grand musicien et il a posé les fondations du son du piano dans le groupe mais il a dû prendre une décision, sûrement difficile.

J'ai vu, sur Internet, le set improvisé au piano que Henry a donné à l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle cet été. Quelle est l'histoire de ce récital ?

Rupert : Quand tu es toujours entre deux autoroutes ou deux avions, ça arrive ! Nous venions de terminer un concert à Montpellier et nous devions nous rendre à Copenhague le lendemain. Ce qui veut dire, conduire la nuit pour se rendre à Marseille, puis prendre un avion pour Paris, puis se rendre d'Orly à Roissy-Charles de Gaulle, puis prendre un avion pour Copenhague. Nous étions donc à Roissy, avec quelques heures à tuer et sans avoir dormi depuis vingt-quatre heures, et il y avait ce piano dans la salle d'attente. Nous nous ennuyions tellement que Henry a décidé de jouer quelques morceaux et nous l'avons filmé ! Si tu as vu le clip sur Youtube, tu as du noter deux femmes à l'arrière-plan qui font comme si elles ignoraient ce qu'il se passait, alors que Henry joue comme un forcené ! C'était très tôt le matin et il n'y avait pas grand monde. Avec nous quatre, habillés en cuir et en noir, épuisés, il fallait voir le tableau ! Il faut que nous renouvelions l'expérience à un moment où l'aéroport est plein (rires). Henry est comme ça, il ne recule devant rien !

Est-ce qu'il a cassé le piano ?

Rupert : Non, mais il l'a bien abîmé quand même (rires) !

Votre nouvel album se nomme The Savage Heart. Saviez-vous que c'est aussi le nom d'un nouveau site de rencontre, toutes orientations, basé en Angleterre ?

Jim : Vraiment ? (rires) Non, nous ne le savions pas. Ça doit être un site très excitant !

Plus sérieusement, pour votre premier album, The Jim Jones Revue, vous n'aviez pas de producteur. Comment travaillez-vous aujourd'hui ? Comment avez-vous rencontré le producteur de ce nouvel album, ex-membre des Bad Seeds, Jim Sclavunos ?

Jim : Jim est venu voir nos concerts très tôt. Il nous a souvent conseillés et quand tu connais les groupes avec lesquels il a travaillé, notamment Nick Cave mais aussi Sonic Youth ou The Cramps, que peux-tu dire à part « OK, je veux faire de la musique avec lui » ? Il était le parfait producteur pour nous, spécialement pour ce nouvel album. Quand tu te lances dans des contrées que tu n'as pas encore explorées et que tu cherches des sons nouveaux, il est facile de se perdre en route et de sortir de la zone que tu as fixée. Pas question de se retrouver expérimentateurs musicaux et de sonner comme Genesis ! Avec Jim Sclavunos à tes cotés, tu peux être sûr qu'il te surveille comme son enfant et qu'il mettra les limites quand il le faut. Il a travaillé avec des groupes qui ont une si grande expérience et de telles qualités dans la recherche de sons nouveaux tout en restant du bon coté de la force que tu peux y aller les yeux fermés et avoir toute confiance dans son jugement.

Où avez-vous enregistré The Savage Heart ?

Rupert : Il a été enregistré dans trois lieux différents. Le premier studio était une ancienne chapelle dans le Lincolnshire, au milieu de l'Angleterre. Il y a là-bas un son incroyable et nous y avons enregistré les chœurs et les voix. Nous avons fait l'overdub et les arrangements chez Edwyn Collins aux West Heath Studios. Au-delà du lieu et de son environnement qui sont carrément magiques, Edwyn est un collectionneur patenté qui stocke dans ses studios des trésors d'instruments et d'accessoires vintages aux sons uniques.
Jim : Imagine que la console de mixage elle-même a été customisée par Georges Martin, le petit génie des Beatles ! C'est un mélange fou de super technologie et d'appareils que tu ne trouveras plus jamais, nulle part ailleurs. Sa femme est désespérée de voir, presque toutes les semaines, des commandes livrées chez eux après qu'Edwyn ait acheté tel ou tel micro des années 60 sur Ebay à un collectionneur de l'autre bout de la planète...
Rupert : Le mixage final de l'album a été fait à Londres par Jim Abbiss aux Miloco Studios.

Quel est le secret de The Jim Jones Revue pour offrir ce son si particulier et si vintage ?

Jim : Comme nous le disions, ce qui compte par-dessus tout pour le groupe c'est l'engagement moral et physique que tu y mets. Il doit être total pour drainer, avec toi, l'esprit du rock que nous jouons.

L'édition anglaise du magazine Mojo vous a consacrés meilleur groupe de live en 2011. Quelles sont vos pires et vos meilleurs souvenirs sur scène ?

Rupert : Le pire, c'est un concert qui a été annulé à la dernière minute en France, à Alençon en Normandie. C'était en octobre 2011. Tout ça à cause du manager de la salle qui a refusé le niveau sonore que nous lui demandions ! Nous comprenons qu'il y ait des limites sonores fixées par la loi pour les risques auditifs, mais nous n'avons jamais pu négocier un arrangement avec lui.
Jim : Dés le départ, je pense que cette personne avait décidé de nous mettre des bâtons dans les roues car nous avons accepté de baisser le volume trois fois, de débrancher la batterie de l'amplification et de passer les voix par les amplis guitares, en vain ! Rien n'y a fait. A chaque fois, quelque chose n'allait pas pour lui et ses mesures de décibels. Il a donc annulé le concert, à notre grand regret. Henry, qui parle français couramment, nous a raconté que ce manager de salle (ndlr : en réalité, un club où avaient été transférés The Jim Jones Revue à la suite d'un changement de dernière minute) allait raconter au public présent que nous étions à l'origine de l'incident et que nous avions décidé de ne pas jouer ! Du coup, Rupert a écrit un texte que Henry a lu au public pour expliquer la vérité.
Rupert : C'était une sale histoire, mais nous avons promis de revenir jouer à Alençon. Paradoxalement, mon meilleur souvenir de concert est aussi basé en France. C'était notre concert de fin 2010 à la Machine du Moulin Rouge à Paris. Nous avions déjà une petite habitude des salles et du public mais, ce soir là, quand nous sommes entrés sur scène, j'ai eu la sensation d'avoir à faire à des supporters de football déchaînés ! Cela a déclenché une décharge électrique qui a envahi tout le groupe. L'air était chargé d'électricité comme cela arrive dans les meilleurs sets où le public et le groupe sont interconnectés.

Si vous aviez l'opportunité de composer une Bande Originale de film, aimeriez-vous travailler avec Jim Jarmush ou David Lynch ?

Rupert : Jim Jarmush pour moi.
Jim : Je choisirais David Lynch et son univers...

Quels sont vos disques de chevet en ce moment ?

Rupert : Rien à voir avec nous, mais j'écoute énormément Ian Dury & The Blockheads en ce moment. Étrangement, j'avais raté cet artiste plus jeune et je le redécouvre depuis six mois. Les paroles comme les arrangements sont très ingénieux.
Jim : J'écoute beaucoup l'album Afro-Bossa de Duke Ellington. C'est une version étendue du disque original avec ces mélodies et ces sons sauvages, presque jungle avant l'heure. Je suis toujours surpris en le réécoutant.

Beatles ou Rolling Stones ?

Jim : Rolling Stones.
Rupert : Les deux !

Jerry Lee Lewis ou Elvis Presley ?

Rupert : Jerry Lee Lewis.
Jim : Elvis.

The Cramps ou The Sonics ?

Rupert : Celle-là est trop compliquée (rires) ! The Sonics.
Jim : Alors moi je prends The Cramps ! Tu vois, c'est ça un groupe, des individualités qui savent aller dans le même sens...


Line Up :
Jim Jones : Chant et guitare
Rupert Orton : Guitare
Henri Herbert : Piano
Gavin Jay : Basse
Nick Jones : Batterie

Label :
Pias

Tracklist :
01 – It’s Gotta Be About Me
02 – Never Let You Go
03 – 7 Times Around The Sun
04 – Where Da Money Go
05 – Chain Gang
06 – In And Out Of Harm’s Way
07 – Catastrophe
08 – Eagle Eye Ball
09 – Midnight Oceans & The Savage Heart


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